Sommaire
1. Introduction
2. Recherche clinique sur la méthode reprogrammation mentale rapide et l'addiction
3. Les études cliniques associées au développement de la méthode reprogrammation mentale rapide
4. Addictions et autres difficultés
5. L'attachement
6. Traumatisme
7. Stress
8. Relation entre les troubles de l'attachement, les traumatismes et les addictions
9. Recherche clinique sur l'hypnose et l'addiction
10. Hypnose et addictions
11. Hypnose et troubles de l'attachement
- Réparation des modèles d'attachement et développement de relations sécurisées
12. Hypnose et traumatisme
- Accès au subconscient pour le traitement des traumatismes
13. Phases du processus hypnotique
- Tests de suggestibilité
- Induction hypnotique
- Suggestions thérapeutiques
- Phase post-hypnotique ou dés-hypnotisation
14. Types de techniques d'hypnose chez Sarah NACASS
- Hypnose Ericksonienne
- Hypnose Conversationnelle
- Hypnose Rapide
15. Mythes et croyances erronées sur l'hypnose
16. La littérature scientifique et l'efficacité de l'hypnose
17. Recherche clinique sur la cohérence cardiaque
- La cohérence cardiaque repose sur trois piliers fondamentaux
- Utilisations de la cohérence cardiaque
- Conclusion
18. Recherche clinique sur la programmation neuro-linguistique
- Principes de la PNL
- Différentes technique
- Littératures scientifiques
- Utilisation dans différents domaines
POURQUOI UNE RECHERCHE ?
Nous souhaitons mener cette recherche pour mieux comprendre la relation qui existe entre les addictions, les troubles de l'attachement et les traumatismes dans le but d'améliorer les actions de soutien et les traitements pour les personnes concernées.
Les addictions sont un problème complexe qui affecte de nombreuses personnes dans le monde entier et sont souvent associées à des expériences de traumatisme et à des difficultés dans la gestion de liens émotionnels.
Nous pensons qu'en étudiant comment ces facteurs sont liés les uns aux autres, nous pouvons obtenir une compréhension plus approfondie des causes sous-jacentes des addictions et, par conséquent, améliorer la prévention, le traitement et le rétablissement des personnes qui luttent contre celle-ci.
Notre recherche vise à apporter des connaissances et une compréhension sur la relation complexe entre les addictions, les troubles de l'attachement et les traumatismes, dans le but d'améliorer les soins et le soutien aux personnes concernées, et de contribuer à une approche plus globale et holistique.
Recherche clinique sur la méthode en reprogrammation mentale rapide et l'addiction

Depuis quelques semaines, nous travaillons sur l'élaboration d'un questionnaire pour pouvoir évaluer la situation initiale des personnes qui font appel à Sarah NACASS. Ce questionnaire s'inscrit dans un travail de recherche plus large qui, à terme, permettra de mettre en lumière l'efficacité des traitements proposés.
Tout d'abord, nous avons étudié et analysé les instruments de collecte d'informations ainsi que les données recueillis par Sarah NACASS au cours de ces dernières années. Dans cette première analyse, nous avons observé que les personnes ayant sollicité de l'aide aux cabinets Sarah NACASS présentaient principalement les problèmes suivants : 177 personnes avaient des difficultés en lien avec la consommation d'alcool, 101 avec la consommation de tabac, 47 avec la consommation de cocaïne, 21 avaient une dépendance aux jeux de hasard, 166 présentaient un trouble du comportement alimentaire et 16 personnes avaient des comportements sexuels problématiques.
En partant des spécificités de la méthode reprogrammation mentale rapide qui considère que “Toute addiction relève d’un ou plusieurs traumatismes qui bien souvent réactivent une chaîne de blessures jusqu’à un ou plusieurs troubles de l’attachement issus de la petite enfance”, nous avons effectué une recherche autour de cette idée dans la littérature scientifique. Pour réaliser ce travail, une revue systématique d’articles et de thèses a été menée. Les bases de données les plus utilisées ont été Psicodoc, Dialnet, Google Scholar, PubPsych.eu qui ont permis de consulter des documents scientifiques et des articles publiés par des professionnels dans des livres ou revues scientifiques.
Les études clinique associées au développement de la méthode reprogrammation mentale rapide
Les principaux documents trouvés :
Schindler et Bröning (2015) ont réalisé une revue bibliographique des principales études reliant l’addiction aux substances et le style d’attachement, en utilisant des bases de données médicales et psychologiques. Ils ont constaté que toutes les études reliaient l’addiction aux substances à des styles d'attachement insécurisants et qu’un style d’attachement sécurisé pourrait être un facteur de protection contre les addictions.
Eli Kpelly, Silke Schauder, Joanic Masson, Cyrille Kossigan Kokou-Kpolou, Charlemagne Moukouta (2022). Dans cette étude, les auteurs étudient l'influence de l'attachement et des psychotraumatismes sur la base des addictions aux substances psychoactives.
Drapela et Mosher (2007). Les enfants de parents consommateurs de drogues, avec lesquels ils vivent dans leur foyer, ont tendance à développer un attachement insécurisé et augmentent le risque que ces enfants deviennent également des consommateurs de drogues à l’avenir.
Baek, Y. M., Cho, Y., y Kim, H., (2014). Selon ces auteurs, le style d’attachement sécurisé agirait comme un facteur de protection contre une utilisation excessive des réseaux sociaux. Les personnes ayant ce type d’attachement accèdent aux réseaux sociaux de manière modérée dans le but d’établir des contacts avec d’autres personnes, ce qui génère des sensations positives.
Pour mener à bien cette recherche, la collecte de données s’avère évidemment fondamentale. Nous sommes partis d’un questionnaire déjà existant mais qui présentait quelques lacunes dans le cadre d’une recherche scientifique. Ce constat, nous a conduit à apporter des modifications à l'entretien préalable d'évaluation élaboré par les cabinets Sarah NACASS précédemment.
Cet entretien initial est structuré en trois grandes parties: le motif de consultation ( addictions et autres difficultés), l’attachement et les traumatismes.

D'un côté, la partie qui identifie le motif de la consultation. Sont alors recueillies les informations relatives aux diverses difficultés pour lesquelles la personne demande de l'aide. Nous avons souhaité inclure, dans cette partie de l’entretien, des tests permettant de mesurer les addictions qui auraient été identifiées.
Addictions et autres difficultés
Addiction: État chronique complexe impliquant une dépendance physique ou psychologique envers une substance ou un comportement spécifique.

L’addiction peut être définie comme un état chronique et complexe caractérisé par une dépendance physique et/ou psychologique à l’égard d’une substance ou d’un comportement particulier.
Il existe de bons instruments de mesure des addictions, tels que l'EUROPASI, mais en raison de sa longueur (plus de 140 items) et de sa complexité, nous l'avons écarté. Nous avons donc sélectionné d’autres instruments de mesure à partir des critères suivants : 1) Avoir une validité psychométrique reconnue, 2) avoir longueur limitée et 3) faciles à compléter.
Pour l’alcool : Test AUDIT. L'AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test) a été développé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est utilisé pour identifier les schémas de consommation d'alcool qui peuvent être néfastes pour la santé ou indiquer un possible trouble lié à la consommation d'alcool. Composé de 10 questions, ce questionnaire présente de bonnes propriétés psychométriques. Il est simple à utiliser et facile à analyser.
Dépendance aux jeux de hasard: LIE/BET. Composé de 2 questions. Il permet le dépistage en cas de suspicion de jeu pathologique.
Pour la consommation de cannabis : CAST. La version pour adultes du CAST (Cannabis Abuse Screening Test) comprend 6 questions relatives à la consommation de cannabis, la fréquence et la quantité de consommation, les problèmes associés et la dépendance. En ce qui
concerne la validité psychométrique, il a été généralement constaté que la version pour
adultes du CAST présente une bonne sensibilité et spécificité dans la détection de la
consommation problématique de cannabis.

Pour la consommation de tabac: Test FAGERSTROM. C'est un outil élaboré par Karl Fagerström en 1978, utilisé pour évaluer le degré de dépendance à la nicotine chez les fumeurs. Les versions les plus courantes sont le Test de Fagerström à 6 questions et le test de Fagerström à 2 questions. Nous allons utiliser la version á 6 questions car elle permet une évaluation plus détaillée et complète de la dépendance à la nicotine. Il est largement utilisé dans la recherche et la pratique clinique pour mesurer l'intensité de l'addiction au tabac.
Pour la consommation de drogues, à l'exclusion de l'alcool et du cannabis : Test DUDIT. C'est un outil d'évaluation utilisé pour identifier les éventuels troubles liés à la consommation de substances chez les adultes. Il se concentre sur l'évaluation de la consommation de drogues illicites et de médicaments à potentiel d'abus. Le Test DUDIT se compose de 11 questions qui explorent la consommation de différents types de drogues, les schémas de consommation, les conséquences négatives associées à la consommation de drogues et la dépendance aux substances. Il a montré une haute validité par rapport à d'autres instruments de mesure de la consommation de drogues.
Troubles alimentaires : Ils ne sont pas considérés comme une addiction, mais nous les incluons ici car ils font partie des principaux motifs de consultation Questionnaire SCOFF-F. Il est utilisé pour évaluer la présence de troubles du comportement alimentaire, spécifiquement les symptômes de la boulimie et de l'anorexie nerveuse. Il se compose de 5 questions simples qui abordent les aspects clés des troubles du comportement alimentaire, spécifiquement les symptômes de la boulimie et de l'anorexie nerveuse. Il se compose de 5 questions simples qui abordent les aspects clés des troubles du comportement alimentaire.
L'attachement
Attachement: Lien émotionnel entre les individus, généralement entre un enfant et ses principaux soignants.

Sachant que la thématique de l’attachement est un des piliers de la méthode NACASS, il est fondamental de lui consacrer une partie de l’entretien.
Théorie: On peut définir l’attachement comme un lien émotionnel et affectif qui se forme entre les individus, généralement entre un enfant et ses principaux soignants. Il implique la recherche de proximité, de sécurité et de réconfort auprès de la figure d’attachement en cas de besoin ou de détresse, et il a un impact significatif sur le développement émotionnel et les relations interpersonnelles tout au long de la vie.
La théorie de l’attachement (développée par le psychologue John Bowlby) soutient que les relations affectives précoces, généralement avec les parents, sont fondamentales pour le développement humain. Ces relations constituent une base sécurisante à partir de laquelle les individus peuvent explorer le monde et relever les défis de la vie.
Un attachement sécurisé favorise la santé émotionnelle et le bien-être tout au long de la vie, tandis que des modèles d’attachement peu sécurisés peuvent entraîner des difficultés émotionnelles et relationnelles.
Actuellement, les auteurs travaillant dans le domaine de l’attachement chez l’adulte proposent que les différents types d’attachement puissent être alignés sur un continuum de deux dimensions conceptuelles: l’anxiété et l’évitement.

A partir de cette conceptualisation, nous trouvons 4 types d’attachement:
1) Attachement sécurisé: Les personnes ayant un attachement sécurisé ont généralement une perception positive d’elles-mêmes et des autres. Elles se sentent à l’aise à la fois en étant proches des autres et en étant autonomes. Elles sont capables de gérer les séparations et les retrouvailles sans trop d’anxiété.
2) Attachement évitant: (appelé craintif): les personnes ayant un attachement évitant ont tendance à éviter les relations intimes et à maintenir une certaine distance émotionnelle. Elles préfèrent l’indépendance et ont souvent du mal à exprimer leurs besoins affectifs ou à se sentir à l’aise avec l’intimité émotionnelle.
3) Attachement ambivalent (appelé anxieux ou fusionnel): les personnes ayant un attachement ambivalent ont souvent une faible estime d’elles-mêmes, mais une grande dépendance aux autres. Elles ont tendance à être préoccupées par le rejet ou l’abandon et peuvent être excessivement anxieuses dans leurs relations, cherchant constamment la réassurance et la validation.
4) Attachement désorganisé (appelé aussi chaotique): les personnes ayant un attachement désorganisé ont souvent vécu des expériences traumatisantes ou abusives dans leur enfance. Elles peuvent présenter des comportements contradictoires, alternant entre la recherche de proximité et l'évitement, ainsi que des réactions inhabituelles envers les figures d’attachement.
Ainsi, l’information doit être recueillie de la façon la plus objective possible. Sont alors mobilisés des instruments d’analyse valides et fiables qui ont été psychométriquement validés parmi lesquelles nous choisirons celui qui convient le mieux aux besoins des cabinets Sarah NACASS.
Questionnaire d'Attachement pour Adultes (QAA)
Il s'agit d'un questionnaire largement utilisé pour évaluer les styles d'attachement chez les adultes dans le contexte français. Ce questionnaire comprend des questions liées aux croyances, aux attitudes et aux expériences dans les relations proches, permettant d'évaluer les différents styles d'attachement.
Le problème pour nous est qu'il n'y a pas d'échelle spécifique pour l'attachement désorganisé, bien que certaines des questions puissent donner des indications liées à la présence de ce style d'attachement, qui se caractérise par une combinaison d'anxiété et d'évitement, ainsi que des comportements contradictoires et conflictuels dans les relations.
CAMIR-R
Il s’agit d’un outil qui mesure l’attachement des adolescentes et des adultes. Il se compose de 32 questions auxquelles le participant doit répondre sur une échelle de type Likert à 5 points.
Le questionnaire CAMIR-R présente de bonnes propriétés psychométriques pour son application dans le domaine clinique et de la recherche. Il se concentre sur les styles d’attachement sécurisé, anxieux-préoccupé et évitant. Il ne mesure pas directement le style d’attachement désorganisé, mais selon les auteurs de ce questionnaire, un score élevé dans la dimension “Traumatisme infantile” semble indiquer que la personne présente des caractéristiques d’un attachement désorganisé.
Le CAMIR-R, ainsi que le fichier Excel pour leur correction, sont publiés de manière libre et gratuite pour les chercheurs et les professionnels qui souhaitent les utiliser, à l’adresse suivante: https://sites.google.com/view/blaise-pierrehumbert/accueil
CAAR (Questionnaire révisé d'attachement adulte)
C’est un questionnaire révisé sur l'attachement chez les adultes qui mesure les styles d'attachement sécurisé, anxieux-préoccupé, évitant et désorganisé.
Le CAAR est conçu pour évaluer les expériences d'attachement dans la relation de couple et dans les relations proches en général. Il se compose d'une série d'items abordant différents aspects de l'attachement tels que la confiance, la dépendance émotionnelle, le besoin de proximité, l'évitement de l'intimité et la dissociation émotionnelle.
Ce questionnaire permet d'obtenir des scores pour chacun des quatre styles d'attachement, ce qui permet d'identifier et de catégoriser les individus selon leur style d'attachement prédominant.
Cette échelle évalue les styles d’attachement chez les adultes et se base sur les concepts de l’attachement sécurisé, anxieux, évitant et désorganisé. Elle offre une approche multidimensionnelle pour mesurer l’attachement dans différents contextes et relations et comprend entre 18 et 30 questions qui peuvent varier selon la version spécifique utilisée.
Le RSQ est un questionnaire utilisé pour évaluer les styles d’attachement dans les relations interpersonnelles, en particulier dans le contexte des relations de couple. Compte généralement entre 30 et 40 questions, la quantité de questions peut varier en fonction de la version spécifique du questionnaire utilisée dans une situation donnée. Il évalue les quatre types d’attachement.
Enfin, on peut dire qu’il existe de nombreux instruments pour évaluer de manière systématique et fiable la qualité de l’attachement. Le problème auquel nous sommes confrontés est que la plupart de ces outils nécessitent l’autorisation de leurs concepteurs et, dans de nombreux cas, une formation est requise, ce qui implique un investissement en termes de temps et d’argent.
Les instruments présentés ne mesurent pas tous l’attachement désorganisé. Contrairement aux styles d’attachement sécurisant, anxieux et évitant qui présentent des schémas plus cohérents et prévisibles, facilitant ainsi leur mesure à l’aide des questionnaires, l’attachement désorganisé présente une complexité et une difficulté accrues à être évalué, sur tout á travers des méthodes quantitatives standardisées. En conséquence, l'évaluation de l’attachement désorganisé est souvent réalisée à l’aide d’entretiens cliniques et nécessite donc une interaction directe avec un professionnel.
Parmi tous les instruments analysés jusqu’à présent, celui qui correspond le mieux à nos besoins est le questionnaire CAMIR-R, nous l’utiliserons donc probablement dans notre recherche.
En vue de l’utilisation potentielle de ce questionnaire, nous allons en faire une brève description des 7 dimensions autour desquelles il est structuré:
Dimension 1: Disponibilité et soutien des figures d’attachement.
Cette dimension se concentre sur la perception d’avoir été aimé et soutenu par les figures d’attachement. Elle évalue la confiance en ces figures et l’impression qu’elles étaient disponibles lorsque leur soutien était nécessaire.
Dimension 2: Préoccupation familiale.
Cette dimension mesure le degré de malaise aigu qu’une personne ressent lorsqu’elle est séparée de ses proches. Elle indique à quel point la personne craint de perdre sa famille et ses proches.
Dimension 3: Interférence des parents.
Cette dimension fait référence au souvenir d’avoir été surprotégé par les parents. Elle évalue si la personne pense que ses parents sont trop intervenus dans sa vie et ont limité son autonomie.
Dimension 4: Valeur de l’autorité des parents.
Cette dimension évalue l’appréciation positive que la personne fait des valeurs familiales d'autorité et de hiérarchie.
Dimension 5: Permissivité parentale.
Cette dimension est liée aux souvenirs d’avoir connu un manque de limites et d' encadrement pendant l’enfance. Elle évalue si la personne perçoit que ses parents étaient trop permissifs et n’ont pas établi de limites claires.
Les auteurs du Camir-r regroupent les deux dimensions précédentes, la 4 et la 5, sous l’intitulé de structure familiale.
Dimension 6: Autosuffisance et ressentiment envers les parents.
Cette dimension décrit le rejet des sentiments de dépendance et de réciprocité affective, ainsi que le ressentiment envers l’autonomie et le besoin de soutien émotionnel.
Dimension 7: Traumatisme infantile.
Cette dimension fait référence aux souvenirs d'avoir connu un manque de disponibilité, de violence et menaces de la part de figures d’attachement pendant l’enfance. Elle évalue si la personne a vécu des situations traumatiques dans son environnement familial.
La dimension 1 est associée à l'attachement sécurisé, les dimensions 2 et 3 à l'attachement ambivalent, la dimension 6 à l’attachement évitant et la dimension 7 suggère que le sujet présent des indicateurs d’un attachement désorganisé.
Avant de l’incorporer définitivement, nous allons tester l’outil avec un petit échantillon pour vérifier si les questions, les corrections et l'interprétation des échelles correspondent à nos attentes.
Traumatisme
Traumatisme: Expérience ou événement extrêmement angoissant ou perturbant provoquant une réponse émotionnelle et psycologique intense.

La définition du traumatisme peut varier en fonction du contexte dans lequel il est utilisé. Dans le domaine de la santé et de la psychologie, on peut comprendre le traumatisme comme une expérience ou un événement traumatique extrêmement angoissant ou perturbant qui provoque une réponse émotionnelle et psychologique intense. Il peut être causé par des situations de danger, d’abus, de violence, d’accidents graves, de catastrophes naturelles ou d’autres événements marquants. Le traumatisme peut avoir des effets durables sur la personne, affectant son bien-être émotionnel, mental et physique, et peut se manifester sous forme de Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT).
Il est important de souligner que toutes les personnes qui vivent des événements traumatiques ne développent pas un trouble de stress post-traumatique. Le TSPT est une réponse pathologique et spécifique qui nécessite une intervention et un traitement appropriés.
Tout comme pour les addictions et l’attachement mentionnés précédemment, il existe diverses échelles et questionnaires qui évaluent le traumatisme.
Un certain nombre de ces outils évaluent la présence de TSPT, comme les questionnaires IES-R ou ITQ, toutefois nous sommes intéressés ici à ceux qui évaluent les événements traumatiques, qu’ils entraînent ou non un TSPT.
Par ailleurs, nous recherchons un instrument qui détermine la présence de ces événements traumatisants durant l’enfance, plus précisément avant l’âge de 18 ans, car c’est une période critique dans le développement humain. Les événements traumatisants qui se produisent durant cette période peuvent avoir un impact durable sur la santé et le bien-être de la personne. Néanmoins, dans notre fiche d’entretien préalable, nous avons inclus une question permettant d'évaluer ces événements à l’âge adulte.
Des expériences telles que l’abus physique, l’abus émotionnel, l’abus sexuel, la négligence et la violence familiale peuvent laisser une empreinte profonde dans la vie d’une personne. Au cours des dernières décennies, la relation entre ces événements traumatiques pendant l’enfance et l’apparition d’addictions et troubles de l’attachement à l’âge adulte a été de plus en plus reconnue.
L' étude ACE (Adverse Childhood Experiences)
L’instrument qui correspond le mieux à nos besoins et que nous allons utiliser est le “Questionnaire sur les expériences traumatiques de l’enfance” (ACE en anglais).
Ce questionnaire a été développé pour mener une série d’études entre les Centres de Contrôle de Prévention des Maladies (CDC) et le Kaiser Permanente’s Health Appraisal Clinic aux États-Unis. L'objectif principal de cette recherche était d’examiner la relation entre les expériences adverses pendant l’enfance et les résultats de santé à l’âge adulte. Pour ce faire, ils ont développé le questionnaire mentionné, connu sous le nom en anglais: “The Adverse Childhood Experiences (ACEs) Questionnaire”, qui évaluait l’exposition à des événements traumatisants et adverses pendant l’enfance et l’adolescence.
À l’aide de ce questionnaire, ils ont recueilli des données sur l’histoire de vie et la santé de milliers de personnes. Les résultats de ces études ont révélé des schémas d’association entre les expériences adverses pendant l’enfance et divers problèmes de santé à l’âge adulte, incluant les maladies chroniques, les troubles mentaux, les addictions et les comportements à risque.
L’étude originale des ACE a recueilli des données auprès de 17 000 personnes. Par la suite, l’étude a été reproduite à plusieurs reprises avec des résultats similaires: entre 2015 et 2017, des données ont été collectées auprès de plus de 144 000 adultes dans 25 États des États-Unis.
L’impact des études ACE sur la compréhension de l’impact des expériences de l’enfance sur la santé et le bien-être tout au long de la vie a été remarquable. Elles ont grandement contribué à sensibiliser à l’importance de prévenir de façon précise les ACE et d'aider les enfants à y faire face afin de limiter leur impact sur la santé mentale à l'âge adulte.
Le questionnaire se compose d’un total de 10 questions auxquelles la personne répond par “oui” ou par “non”. Chaque question fait reférence à un type spécifique d’evénement adverse survenue pendant l’enfance, tels que l’abus physique, l’abus émotionnel, l’abus sexuel, l’abandon ou la maltraitance au foyer. Les participants doivent indiquer s’ils ont vécu ces événements adverses pendant leur enfance (avant l’âge de 18 ans).
Cette échelle a été largement utilisée et est reconnue comme un outil valide pour évaluer l’exposition aux événements adverses pendant l’enfance et leur lien avec diverses difficultés tout au long de la vie. Elle peut être utilisée non seulement dans la recherche pour recueillir des données sur l’exposition aux événements adverses au sein de l'échantillon d'étude, mais également dans un contexte clinique dans le but d’évaluer l’historique des expériences adverses des patients. Ainsi, cela permettra de comprendre les facteurs de risque et l’apparition de divers problèmes de santé aussi bien au niveau physique que mental.
Les expériences adverses vécues pendant l’enfance (ACE’s) peuvent avoir un impact profond sur le développement du cerveau et du système nerveux. Les personnes ayant vécu des ACE’s peuvent être plus susceptibles de faire face à des niveaux élevés de stress dans leur vie quotidienne en raison des changements dans les réponses hormonales et neurobiologiques provoqués par le stress résultant des expériences traumatiques.
Stress

Pour comprendre comment les ACE’s nous affectent, il est nécessaire de consacrer quelques lignes à la notion de stress et pour une meilleure compréhension de son fonctionnement et de sa relation avec les ACE’s, nous suivrons le modèle proposé par la Dre. Nadine Burke Harris, pédiatre et experte en santé infantile. Elle définit trois types de stress: Bon (ou positif), Mauvais (ou tolérable) et Toxique.
Le stress est en soi une réponse naturelle du corps qui se déclenche dans des situations perçues comme étant difficiles ou menaçantes. Il sert à ce que l’organisme réagisse rapidement à ces situations, en augmentant l'énergie et la concentration. Par exemple, lorsque le corps perçoit une menace, le stress favorise une réponse de lutte ou de fuite en activant le système nerveux sympathique et le système endocrinien, produisant du cortisol et de l’adrénaline, fournissant ainsi plus d’énergie pour faire face à la situation stressante. Le stress permet également d’améliorer certaines performances, certains apprentissages et d’augmenter la concentration. Suivant la classification du stress proposée par la Dre Nadine Burke Harris, nous pourrions qualifier ce stress de “Bon” car il s’agit d’un stress léger et temporaire qui nous permet d'affronter des défis.
Le stress “Mauvais” (tolérable) fait référence à un stress plus intense qui peut survenir en raison d'événements difficiles tels que la perte d’un être cher, un accident ou une catastrophe naturelle. Bien que ce type de stress soit plus grave et puisse être accablant, il est considéré comme “tolérable” s’il existe un soutien adéquat. Le soutien social, les soins et une intervention précoce peuvent aider à atténuer les effets négatifs du stress tolérable.
Le stress “Toxique” est le type de stress le plus nocif et chronique qui peut résulter d’expériences adverses prolongées et traumatiques, c’est-à-dire des ACE’s (expériences adverses pendant l’enfance). Le stress “Toxique” peut avoir un impact significatif sur le développement du cerveau et du système nerveux chez les enfants, et il est associé à un risque accru de problèmes de santé physique et mentale tout au long de la vie.
On estime que la prévalence des ACE’s dans la population occidentale est élevée, atteignant jusqu'à 50% (Crounch et al., 2019) (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0145213419301346?via%3Dihub)
Avoir vécu au moins une expérience des ACE’s pendant l’enfance a été associé dans des multiple études épidémiologiques à des toxicomanies, des comportements sexuels à haut risque, des troubles de santé mentale (anxiété, dépression, idéation suicidaire, hallucinations, troubles du sommeil), des maladies chroniques (asthme, cancer), à une mortalité prématurée, un abandon scolaire, entre autres (Austin et al., 2016; Petruccelli et al., 2019).
Score ACE’s: probabilité de pathologies
Les chercheurs de ces études, aux États-Unis, ont trouvé de nombreuses corrélations entre les scores ACE et différentes pathologies à l’âge adulte. Ainsi, les enfants qui ont vécu quatre ACE ou plus ont:
- Un risque de consommer des drogues intraveineuses et de faire des tentatives de suicide 10 à 12 fois plus élevé.
- Un risque de développer un cancer et une maladie cardiovasculaire 2 à 3 fois plus élevé.
- 32 fois plus de chances d’avoir des problèmes d’apprentissage et de comportement.
- Enfin, 8 des 10 principales causes de décès aux États-Unis sont corrélées avec l’exposition à quatre ou plus ACE.


Études ACE’s
La recherche basée sur le Questionnaire des Expériences Adverses de l’Enfance (ACE) a été étendue et a fourni un base solide de preuves sur la relation entre les événements traumatiques pendant l’enfance et divers résultats tout au long de la vie.
Voici quelques exemples remarquables d’études basées sur l’ACE:
Étude originale ACE (Felitti et al., 1998). Cette étude pionnière, menée aux États-Unis par Vincent Felitti et son équipe, met en lumière le lien qui existe entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et la santé à l'âge adulte. Les résultats ont révélé que les experiences adverses pendant l’enfance étaient liées à risque accru de problèmes de santé mentale et phisique, notamment les addictions, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le suicide.
Étude ACE en relation avec la santé mentale (Edwards et al., 2003): Cette étude examine la relation entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et les troubles mentaux à l'âge adulte. Les résultats ont montré que les individus ayant vécu des événements traumatiques pendant l’enfance avaient un risque plus élevé de développer des troubles anxieux, des troubles dépressifs et des troubles du comportement à l’âge adulte.
Étude ACE et les addictions (Dube et al., 2003): Cette recherche explore le lien existant entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et le risque de développer des addictions. Les résultats ont indiqué que les personnes ayant vécu des événements traumatiques pendant l’enfance avaient une probabilité plus élevée de développer des dépendances à des substances telles que l’alcool, le tabac et les drogues illicites.
Relation entre les troubles de l'attachement, les traumatismes et les addictions

Qu'est-ce qui conduit à quoi ?
Traumatismes → Troubles de l’Attachement
Les traumatismes peuvent avoir un impact significatif sur le développement des liens affectifs et sur la constitution de relations sécurisées pendant l’enfance et tout au long de la vie. Les liens d'attachement sont essentiels pour établir des relations saines et fiables avec les autres.
Lorsqu’un enfant subit un traumatisme, comme l’abandon, l’abus ou la négligence, son système d’attachement peut être profondément affecté, entre autres choses en raison de la dysrégulation d’une hormone connue sous le nom d’hormone de l’attachement: l’Ocytocine. La relation entre cette hormone et les neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, dans le déclenchement de troubles de l’attachement liés aux expériences traumatiques a été largement étudiée, comme le montrent de nombreux articles scientifiques, parmi lesquels, l'étude de De Bellis et zisk (2014) et celle de Heinrichs et Ditzen (2016):
Ces traumatismes peuvent générer diverses réponses chez l’enfant, telles que l’hypervigilance, l’évitement émotionnel et la méfiance envers les autres. Ces réponses peuvent affecter le développement des modèles d’attachement sécurisés. Dans certains cas, ces difficultés d’attachement peuvent contribuer au développement de troubles de l’attachement, notamment les troubles de l’attachement désorganisé.
Troubles de l’Attachement → Addictions
Les personnes souffrant de troubles de l’attachement peuvent éprouver des difficultés à établir des relations sécurisantes et fiables, ce qui peut entraîner des sentiments de solitude, d’anxiété et une sensation de vide émotionnel. Pour combler ce vide émotionnel et chercher des moyens d’atténuer le mal-être intérieur, certaines personnes se tournent vers la consommation de substances addictives ou développent des comportements compulsifs tels que le jeu compulsif ou une utilisation excessive de la technologie. Ces substances ou comportements peuvent soulager temporairement l’individu, créant une sensation momentanée de satisfaction ou d’évitement de l’inconfort.
L'addiction devient alors une stratégie d'automédication que les personnes utilisent pour faire face aux émotions d’attachement non comblé.
Les substances stimulantes du système nerveux central, telles que la cocaïne, les amphétamines, l’ecstasy, la nicotine et la caféine, favorisent l’activation des processus cognitifs, physiologiques et émotionnels.
En revanche, les substances dépressives du système nerveux central, telles que les dérivés opioïdes (héroïne, fentanyl, morphine, méthadone, etc.) l’alcool, les cannabis et les benzodiazépines entre autres, inhibent les processus cognitifs qui entraînent une distanciation vis-à-vis des autres personnes, provoquant une désactivation à la fois physiologique et émotionnelle.
En prenant en compte ce qui précède et simplement comme hypothèse, on pourrait s’attendre à ce que les individus ayant un attachement ambivalent soient plus enclins à développer des dépendances liées aux substances stimulantes pour faire face à leur anxiété et à leur besoin de soulagement émotionnel.
Les individus ayant un style d’attachement évitant peuvent être plus enclins à développer des dépendances à des substances dépressives, et/ou à développer des comportements tels que la dépendance au travail et aux nouvelles technologies, pour les aider à se déconnecter de leurs émotions ou à éviter des situations inconfortables.
Chez les individus présentant un style d’attachement désorganisé, il n’a pas été constaté de prédisposition accrue à la dépendance envers les substances dépressives ou stimulantes, en raison de leur instabilité émotionnelle.

Traumatismes → Addictions
Les traumatismes peuvent accroître le risque de développer des addictions comme moyen de faire face à la douleur émotionnelle causée par le traumatisme.
Les personnes ayant vécu des traumatismes peuvent faire face à des sentiments écrasants d’anxiété, de dépression, de colère ou de désespoir. Face à ces émotions, elles peuvent recourir à la consommation de substances addictives comme moyen d’évasion ou d’automédication, offrant au début un soulagement temporaire des symptômes provoqués par le traumatisme.
Ce schéma de consommation peut conduire au développement d’une dépendance car l’individu peut devenir de plus en plus dépendante des substances pour gérer ses émotions et affronter les défis quotidiens. L’individu cherchera continuellement à consommer la substance pour éviter de faire face aux effets durables du traumatisme.
Comme nous l’avons déjà vu précédemment, les personnes qui ont vécu des expériences traumatiques (ACE’s) peuvent avoir un système de stress déséquilibré, ce qui les amène à faire face à des niveaux de stress élevés de manière chronique, (le stress toxique).
En tenant compte de cela, nous pouvons identifier d’une part, des personnes qui, en raison de l’expérience traumatique qu’elles ont vécue et de la dérégulation du stress qui en résulte, se trouvent dans un état de tension chronique et d’hyperactivité. Ces personnes auront tendance à consommer des substances dépressives du système nerveux central telles que les opioïdes, les benzodiazépines, l'alcool et le cannabis, entre autres, pour tenter d’atténuer cette hyperactivité et ce stress chronique.
D’autre part, nous pouvons identifier des personnes qui, pour faire face à une expérience traumatique, utilisent des stratégies de dissociation et/ou de dépersonnalisation. Elles semblent être déconnectées de la réalité et émotionnellement “anesthésiées”.
Afin de sortir de cet état et “réactiver” leurs émotions, ces personnes pourraient être plus enclines à la consommation de substances stimulantes du système nerveux central telles que la cocaïne, les amphétamines et le tabac.

Recherche clinique sur l'hypnose

Hypnose: Processus d'induction d'une transe.
Transe: État altéré de conscience caractérisé par une plus grande suggestibilité, une attention focalisée et une réceptivité à l'information, qui peut se manifester de manière spontanée ou être induit.
L’hypnose est connue depuis les civilisations les plus anciennes, sa pratique étant documentée par les Égyptiens dans le Papyrus de Harris (entre 3000 et 2500 av. J.C). Dans cette culture, l’hypnose était utilisée pour induire un état de transe chez les patients, leur permettant d’expérimenter des visions et de rêves prophétiques. Ces rêves étaient considérés comme une forme de communication avec les dieux. De plus, les Égyptiens utilisaient l’hypnose dans la formation des prêtres, la préparation à la guerre et l’exécution de rituels religieux.
L’approche thérapeutique de l’hypnose a commencé dans les années 1840 sous la direction du médecin écossais Braid, qui a introduit le terme “hypnose”.
Selon le comité de la división 30 de l’APA (Association Américaine de Psychologie), nous pourrions définir l'hypnose comme une état de conscience impliquant une attention concentrée et une réduction de la conscience périphérique caractérisée par une capacité accrue de répondre à la suggestion (https://www.apadivisions.org/division-30/about/index).
En d’autres termes, l’hypnose est un état d’attention focalisée, de relaxation profonde et d’augmentation de la suggestibilité. Pendant une séance d’hypnose, le patient entre dans un état de transe légère, où son esprit subconscient devient plus accessible aux suggestions du thérapeute. Il est important de souligner que dans cet état, le patient conserve le contrôle et la conscience, et on ne peut pas le contraindre à faire quelque chose contre sa volonté. L’hypnose a été utilisée dans diverses applications thérapeutiques, telles que le traitement des phobies, des troubles du sommeil, la gestion de la douleur et le traitement des addictions, entre autres.
Bien que l’hypnose en soi ait été pratiquée depuis longtemps, son application spécifique dans le traitement des addictions a commencé à être documentée et étudiée de manière plus systématique dans les années 1950 et 1960.
En tenant compte des trois piliers sur lesquels repose la méthode du travail des cabinets Sarah NACASS, à savoir les addictions, les troubles de l’attachement et les traumatismes, nous passons à formuler des hypothèses sur le processus par lesquels l’hypnose peut être liée à chacune de ces piliers.
Hypnose et addictions
Reprogrammation des schémas de pensée:
Les addictions sont souvent enracinées dans des schémas de pensée et de comportement répétitifs. L’hypnose peut aider au niveau subconscient à reprogrammer ces schémas, en identifiant et en modifiant les associations mentales qui conduisent à l’addiction. Les thérapeutes utilisent des suggestions positives pour encourager une nouvelle perspective sur l’addiction et promouvoir l’autodiscipline.
Réduction de l'anxiété et du stress:
L'anxiété et le stress sont des déclencheurs courants des addictions. L’hypnose est connue pour sa capacité à induire un état de relaxation profonde, ce qui peut aider à réduire l’anxiété et le stress chez les patients. Cette relaxation peut servir comme outil pour gérer les émotions et éviter les rechutes.
Exploration des causes sous-jacentes:
L’hypnose facilite l'exploration des causes émotionnelles et psychologiques sous-jacentes des addictions, permettant ainsi d’aborder l’origine du problème.
Craving:
Impulsion ou désir irrésistible de consommer une substance psychoactive ou d'adopter des comportements addictifs.
L’hypnose peut aider à réduire l’intensité des cravings. Au cours des séances, un thérapeute induit une relaxation profonde et suggère des pensées positives, diminuant l’urgence de satisfaire les désirs. De plus, l'hypnose remplace les pensées négatives par de pensées constructives, renforçant la volonté à rester sobre. Elle enseigne également des stratégies d’adaptation, telles que la visualisation et la pratique de réponses saines, fournissant aux patients des outils pour résister à la tentation.
Hypnose et troubles de l’attachement
Réparation des modèles d’Attachement et Développement de Relations Sécurisées:
L’hypnose peut être un outil efficace pour explorer et guérir les schémas d’attachement insécurisés enracinés depuis l’enfance. En facilitant l'accès aux souvenirs et aux expériences passées, y compris ceux liés à des événements traumatiques, l’hypnose pourrait aider à aborder l’origine des troubles de l’attachement.
Cette approche permet l’identification et le traitement des souvenirs émotionnels refoulés associés à l’attachement insécurisé. L’hypnose ne favoriserait pas seulement la guérison émotionnelle, mais contribuerait également à la construction de relations d’attachement plus saines. En débloquant ces souvenirs, le chemin est ainsi ouvert pour transformer les schémas d’attachement dysfonctionnels, favorisant un changement positif vers des relations solides et sécurisées.
Dans cette ligne, nous trouvons l’article de Vladimir Zelinka, Yann Cojan et Martin Desseilles (2014) “Hypnosis, Attachment, and Oxytocin:An Integrative Perspective” (https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00207144.2013.841473).
Dans cet article, se explore le potentiel de l’hypnose comme outil thérapeutique pour aborder les problèmes liés à l’attachement et le rôle de l’ocytocine (mentionnée précedentement comme l’hormone de l’attachement) dans la facilitation des liens d’attachement sécurisés.
Hypnose et traumatisme
Accès au Subconscient:
L’hypnose offre aux individus la possibilité d’explorer des souvenirs et des émotions traumatiques souvent bloqués ou enfouis. Cette approche s’avère particulièrement bénéfique pour ceux qui éprouvent des difficultés à se remémorer les événements passés ou à gérer les émotions liées à un traumatisme. En facilitant l’accès au subconscient, l’hypnose permet de revisiter et de traiter des souvenirs traumatiques qui demeurent souvent inaccessibles dans un état de conscience ordinaire.
Dans l’article de Steven N. Gold & Michael Quiñones (2020) “Applicability of hypnosis to the treatment of Complex PTSD and dissociation.” (https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00029157.2020.1789546) les auteurs soutiennent que l'hypnose est particulièrement adaptée au Trouble de Stress Post-Traumatique Complexe, car elle peut traiter les symptômes principaux du trouble, y compris la dissociation, la dérégulation émotionnelle et les perceptions négatives de soi-même.
Phases du processus hypnotique
Indépendamment du type de technique d’hypnose appliquée, on peut décrire une série de phases, généralement communes dans le processus hypnotique.
Tout d’abord, avant de commencer le processus hypnotique proprement dit, des tests de suggestibilité sont généralement réalisés afin de déterminer si la personne est hypnotisable et dans quelle mesure. Cette phase permettra d’identifier la meilleure procédure d’induction à appliquer à la personne à hypnotiser.
Au cours de la phase d’induction hypnotique, la personne atteint l’état de transe hypnotique grâce à la méthode et aux techniques choisies par l’hypnotiseur.
Le cœur du processus hypnotique réside dans la phase de suggestions thérapeutiques: des suggestions sont faites concernant le problème pour lequel la personne consulte, dans le but de réduire les symptômes, les attitudes ou les comportements.
Au cours de la phase post-hypnotique ou de dés-hypnotisation, le professionnel aide la personne à sortir de la transe et il est recherché à ce qu’elle se sente calme, avec une sensation de bien-être.
Types de techniques d’hypnose Sarah NACASS

Hypnose Ericksonienne
La méthode ericksonienne de Milton H. Erickson, se distingue dans le domaine de l’hypnose par son approche méticuleuse et personnalisée. Cet ensemble de techniques vise à activer les ressources individuelles à travers des états de transe thérapeutique, dans le but à court terme de soulager les symptômes et résoudre les problèmes, et à long terme, de restructurer les systèmes de croyances et de valeurs. Son influence dans les écoles thérapeutiques à travers le monde en fait une approche distinctive pour aborder les addictions par l’hypnose.
L'hypnose ericksonienne repose sur des principes fondamentaux qui la distinguent des approches plus traditionnelles:
Utilisation de la Résistance: Contrairement aux méthodes directes, l’hypnose ericksonienne utilise la résistance du patient comme un élément clé. Au lieu de lutter contre cette résistance, le thérapeute l’intègre dans le processus, favorisant ainsi un état de transe plus profond.
Métaphores et Narrations: Erickson était réputé pour sa capacité à utiliser des métaphores et des narrations, engageant ainsi le subconscient du patient de manière indirecte. Cette approche permet au patient d'interpréter les suggestions de manière personnelle, favorisant ainsi une réponse plus profonde.
Dans le contexte du traitement des addictions, l’hypnose ericksonienne se révèle particulièrement efficace en raison de sa nature flexible et adaptative.
Abordage des Résistances liées aux addictions:
Les résistances inhérentes aux addictions, telles que la négation ou la défense, sont traitées avec sensibilité. L’hypnose ericksonienne s’ajuste pour transformer ces résistances en catalyseurs de changement, facilitant ainsi la transformation des schémas de pensées liés à l’addiction.
Exploration des Profondeurs Émotionnelles:
En plongeant dans les couches émotionnelles du subconscient, cette technique peut aider à identifier et traiter les causes émotionnelles sous-jacentes des addictions. Les métaphores et les narrations permettent d’explorer ces aspects de manière symbolique et thérapeutique.
L’hypnose ericksonienne, en intégrant ces principes, offre une approche personnalisée et puissante pour aborder les addictions, s’adaptant aux besoins spécifiques de chaque individu.
Le lien suivant conduit à une vidéo où l’on peut voir et entendre une séance d’hypnose de Milton Erickson lui-même en 1958:
Hypnose Conversationnelle
C’est une approche plus subtile et moins directe que d’autres types d’hypnose. Elle repose sur l’idée d’induire un état hypnotique à travers une conversation apparemment normale, permettant au thérapeute d’influencer le comportement et les croyances de l’individu sans que celui-ci en soit pleinement conscient, ce qui conduit Sarah Nacass à affirmer dans son livre “Méthode NACASS, 12 techniques pour mettre fin à une addiction ou de tca” “C’est dialoguer directement avec l’esprit subconscient et inconscient de son interlocuteur, sans que son facteur critique ne vienne stopper cette communication”.
L’hypnose conversationnelle est une méthode structurée de persuasion visant à influencer les perceptions et croyances d’une personne ou d’un groupe à travers le langage verbal, non verbal et vocal.
Pour comprendre comment fonctionne ce type d’hypnose, nous allons nous référer à la théorie des trois cerveaux (également connue sous le nom de cerveau triunique) proposée par le neuroscientifique Paul MacLean. Cette théorie, proposée dans les années 1960, a été discutée et ne reflète pas entièrement la complexité et la sophistication de la compréhension actuelle du cerveau dans la communauté scientifique. Cependant, elle nous sert à mieux comprendre le fonctionnement de cette technique d’hypnose. Selon MacLean, le cerveau humaine peut être divisé en “trois cerveaux” qui ont émergé à des moments évolutifs différents:
Le cerveau reptilien: la partie la plus instinctive et primitive du cerveau. Responsable des décisions inconsciente visant à satisfaire nos besoins les plus fondamentaux tels que la reproduction, la peur, la faim, la fuite, etc. Il est également responsable de processus automatiques tels que la respiration et le rythme cardiaque.
Le cerveau limbique: responsable du stockage des sentiments et de l'expérience des émotions.
Le cerveau néocortex: la partie logique et rationnelle associée à des fonctions cognitives plus avancées telles que la pensée consciente, la planification et le raisonnement.

L'hypnose conversationnelle cible le “cerveau reptilien”, la partie la plus primitive et instinctive de notre cerveau, c’est à dire l'inconscient. A l’aide d’une série de techniques, elle vise à contourner l’esprit rationnel afin d’implanter des suggestions chez l’autre personne, sans qu’elle s’en rende compte.
Établissement d’un cadre: L’hypnotiseur prend les rênes de la conversation et établit les termes de celle-ci.
Création de rapport: L’hypnotiseur crée un climat de confiance, une connexion émotionnelle, avec l’autre; pour y parvenir, il peut imiter l’autre dans des aspects tels que son ton, son style de parole et répéter ses propres idées.
Schéma de changement: L’hypnotiseur utilise des histoires ou des anecdotes pour implanter une suggestion chez l’autre.
Fermeture d’implication: L'hypnotiseur conclut la conversation et demande directement de qu’il recherche.
Ces techniques sont largement utilisées en marketing et en politique dans le but d’influencer la volonté de l’autre, de persuader et/ou de motiver la personne à prendre une action. De plus, on peut également employer ces techniques pour aider l’autre à modifier son comportement.
L’hypnose rapide est une technique qui vise à induire un état hypnotique chez un individu en un court laps de temps, souvent en quelques secondes ou minutes. Elle utilise une approche de suggestion directe, en se concentrant sur des méthodes qui accélèrent le processus d’induction de la transe hypnotique.
Mythes et croyances erronées
L’hypnose a acquis au fil du temps une réputation douteuse, et ce stigma peut être attribué en grande partie à des malentendus, des représentations inexactes et des stéréotypes ancrés dans la culture populaire et les médias. L’utilisation initiale de l'hypnose comme outil de divertissement dans les spectacles de foire a contribué à une perception erronée. Elle a dès lors été présentée davantage comme un spectacle que comme une pratique thérapeutique légitime. Puis ensuite, le cinéma, la télévision et d’autres médias ont continué à véhiculer cette image.
Le manque de compréhension générale des principes de l’hypnose et de son application thérapeutique ont conduit à une certaine méfiance à son égard et elle a longtemps été perçue comme une forme de contrôle mental ou de manipulation.
Diverses croyances existent autour de l’hypnose, (https://www.psychologytoday.com/us/blog/finding-new-home/202102/21-myths-about-hypnosis). Ci-dessous quelques exemples des croyances les plus répandues:

La littérature scientifique et l'efficacité de l'hypnose
Meta-analyse: Technique statistique qui combine les résultats de multiples études pour obtenir une estimation plus précise de l'effect d'une intervention ou d'un traitement.
Les résultats de la méta-analyse ont montré que l’hypnose était efficace pour réduire la douleur. Il a également été constaté que l’efficacité de l’hypnose était influencée par deux facteurs: la suggestibilité hypnotique et l’utilisation de suggestions analgésiques directes. Les personnes ayant une plus grande suggestibilité hypnotique ont connu un soulagement plus important de la douleur grâce à l'hypnose. De plus, il a été observé que le soulagement de la douleur était plus important lorsque des suggestions analgésiques directes.
Bien que les résultats suggèrent que l’hypnose peut être une technique efficace et sûre dans l’intervention de la douleur aiguë, il est important de noter que cette méta-analyse s’est concentrée sur la douleur induite en laboratoire chez des participants en bonne santé. Par conséquent, d’autres études seraient nécessaires pour confronter ces résultats avec la douleur clinique, en d’autres termes, la douleur ressentie en raison d’une maladie, d’une blessure ou d’un quelconque problème médical.
Cet article examine les preuves scientifiques concernant l’utilisation de l’hypnose dans le traitement des dépendances aux substances, mettant en évidence la prévalence d'études axées sur la dépendance à la nicotine. Cependant, diverses limitations sont observées dans les études examinées, allant du manque de contrôle expérimental dans la plupart des cas à la disparité des résultats et des conclusions. Dans une grande partie des études analysées, il est observé que l’efficacité de l’hypnose augmente lorsqu’elle est combinée avec d’autres types d’interventions. Bien que l’article conclut que les preuves actuelles ne soutiennent pas de manière concluante l’hypnose comme une procédure validée empiriquement pour les troubles liés à la consommation de substances, il est souligné que, malgré tout, l’hypnose apparaît comme une procédure sûre et acceptée, notamment dans le traitement de la dépendance au tabac.
Cet article présente un ensemble d’études réalisées pour évaluer l’efficacité de l’hypnose face à divers problèmes, tant d’ordre psychologique (douleur, anxiété, obésité, dépression, tabagisme, traumatisme et troubles psychosomatiques) que médical (troubles gastro-intestinaux, diabète, préparation à la chirurgie, oncologie, obstétrique, troubles dermatologiques, immunologie, hypertension otorhinolaryngologie, odontologie et pédiatrie).
Les études misent en avant dans l’article indiquent que l'hypnose est un complément efficace pour la gestion d’une large gamme de problèmes psychologiques et médicaux, améliorant la qualité de vie des patients. Certaines études suggèrent que l’hypnose utilisée en complément à d’autres traitements s’avère plus efficace que lorsque celle-ci est utilisée comme unique forme d’intervention. Malgré des découvertes significatives, il est souligné le besoin de mener à bien des recherches supplémentaires avec des échantillons plus importants et des cadres expérimentaux améliorés pour valider son efficacité dans les différents domaines d’intervention.
Global trend of nondrug and nonsedativehypnotic treatment forinsomnia: a bibliometric study (https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11077152/)
Cet article est une étude bibliométrique qui analyse les tendances mondiales des traitements non pharmacologiques et non sédatifs pour l'insomnie, dont l'hypnose. Il examine les études publiées entre 2000 et 2021 et explore l'évolution des publications scientifiques et l’acceptation croissante de ces traitements alternatifs. Les résultats de cette analyse mettent en lumière qu'il existe une base de preuves solide quant à l'efficacité de l'hypnose et d'autres approches non pharmacologiques dans le traitement de l'insomnie. La pratique de l'hypnose a augmenté ces dernières années, mettant en évidence son potentiel pour améliorer la qualité de sommeil sans effets secondaires liés aux médicaments. Cette étude souligne l'intérêt grandissant pour des alternatives sécurisées et durables dans la gestion de l'insomnie et indique que l'hypnose est une option prometteuse. Il est cependant recommandé de poursuivre les recherches pour affiner les pratiques cliniques dans ce domaine.
Making a Case for Hypnosis: Using the RE-AIM Framework to Recognize Hypnosis as a Stand-Alone Therapeutic Intervention within Healthcare and Educational Systems.
(https://www.researchgate.net/publication/378989752_Making_a_Case_for_Hypnosis_Using_the_RE-AIM_Framework_to_Recognize_Hypnosis_as_a_Stand-Alone_Therapeutic_Intervention_within_Healthcare_and_Educational_Systems)
Cet article utilise le cadre RE-AIM pour évaluer la validité de l'hypnose en tant qu'intervention thérapeutique autonome dans les systèmes de santé et d'éducation. Ce modèle permet d’analyser la portée, l’efficacité, l’adoption, la mise en œuvre et la maintenance des interventions.
Les résultats montrent que l'hypnose présente des avantages thérapeutiques significatifs, notamment dans le traitement de divers troubles psychologiques et somatiques. Les auteurs soulignent que l’hypnose peut améliorer la qualité de vie des patients et pourrait être intégrée comme une méthode thérapeutique complémentaire viable dans les soins de santé et les programmes éducatifs.
L’article conclut que, bien que l’hypnose soit déjà acceptée et pratiquée dans certains domaines, il reste nécessaire de promouvoir sa reconnaissance officielle en tant qu’outil d'intervention autonome. Des recherches complémentaires sont recommandées pour approfondir l'impact de l'hypnose dans des contextes thérapeutiques diversifiés et pour renforcer son intégration dans les systèmes de santé et d'éducation.
Conclusions
L’analyse de la littérature scientifique nous permet d’aboutir à certaines conclusions sur l’efficacité de l’hypnose:
D’une part, force est de constater que les études présentent diverses limitations méthodologiques: des échantillons de petite taille, des périodes de suivi courtes pour vérifier l’abstinence et l’absence de mesures objectives pour la confirmer.
D’autre part, de nombreuses études ne sont pas randomisées , c’est-á-dire que les participants ne sont pas répartis de façon aléatoire en deux groupes, à savoir un groupe expérimental et un groupe témoin. Ainsi, cette situation rend difficile le fait de déterminer si les résultats positifs observés sont dus à l'hypnose ou à d’autres facteurs.
Enfin, la variété des techniques regroupées sous le terme “hypnose” ne facilite pas l’analyse des résultats des études, générant une disparité importante dans les conclusions.
De plus, on observe une grande disparité dans les résultats trouvés sur l’efficacité de l’hypnose, ces derniers étant dans de nombreux cas contradictoires.
En réalité, les meilleurs résultats en termes d’efficacité ont été obtenus dans les études qui utilisaient l’hypnose comme complément à d'autres interventions thérapeutiques et non comme méthode d’intervention unique. Ainsi, il semblerait qu’il est essentiel d’appréhender l’hypnose associée à d’autres types d’interventions.
Les résultats des recherches indiquent qu’il est essentiel de comprendre l’hypnose comme une technique qui peut être appliquée en combinaison avec d’autres types d’interventions, et non comme un type de thérapie indépendante.
Recherche clinique sur la Cohérence Cardiaque
Cohérence cardiaque: Harmonisation entre la fréquence cardiaque, la respiration et l’équilibre émotionnel.

Avant d’aborder la cohérence cardiaque, nous consacrerons quelques lignes à la relation entre le cœur et le cerveau.
Des recherches relativement récentes ont montré que le cœur est un organe beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait, et que ses fonctions vont bien au-delà du simple pompage du sang.
Le cardiologue J.Andrew Armour a introduit le terme “cerveau du coeur” en 1991, en découvrant que cet organe possédait son propre système nerveux composé d’environ 40 000 neurones, de structures de soutien et de cellules gliales, semblable à celui du cerveau.

Ce “cerveau” cardiaque ne régule pas seulement le rythme cardiaque, mais il participe également à la réponse émotionnelle, à l’attention, à la perception et à la mémoire. En effet, des recherches comme celle de McCraty et al. (2009) présentée dans leur article intitulé “The Coherent Heart–Brain Interactions, Psychophysiological Coherence, and the Emergence of System-Wide Order” (https://bioshare.info/sites/bioshare.info/files/McCratyeal_article_in_integral_review_2009.pdf) ont démontré que le cœur transmet des schémas d’activité rythmique qui influent sur ces fonctions cognitives et émotionnelles. La recherche suggère que nous pouvons améliorer notre bien-être général en cultivant des émotions positives qui favorisent la cohérence cardiaque.
Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que, dans le contexte de l’information transmise entre les organes de notre corps, le cerveau envoyait beaucoup plus d’informations au corps qu’il n’en recevait. Cependant, on sait aujourd’hui que, en ce qui concerne le cœur, la plupart des voies de communication sont ascendantes, c’est-à-dire que le cœur envoie beaucoup plus d’informations au cerveau qu’il n’en reçoit.
Grâce à cette communication bidirectionnelle, le cœur et le cerveau peuvent se synchroniser. Si le cœur est dans un état d’équilibre plus grand, plus en cohérence, il envoie des informations plus organisées au cerveau, et le cerveau interprète que le cœur est régulé et que ses besoins sont couverts. Cette situation génère une réponse de calme et de tranquillité du cerveau.
Lorsque le cœur se trouve “en cohérence”, il permettra d’atteindre un plus grand équilibre de tous les organes.
Le concept de cohérence cardiaque est apparu aux Etats-Unis en 1995 et a été introduit en Europe par le Dr. David Servan-Schreiber (https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Servan-Schreiber), psychiatre et chercheur en neurosciences. La cohérence cardiaque se définit comme un état physiologique dans lequel le rythme cardiaque devient rythmique, cohérent et régulier. McCraty et al. (2019) (https://bioshare.info/sites/bioshare.info/files/McCratyeal_article_in_integral_review_2009.pdf) la définissent comme “un état d’ordre et d’harmonie dans le rythme cardiaque qui reflète un fonctionnement optimal du système cardiovasculaire et une meilleure capacité d’adaptation aux demandes environnementales”. Cela signifie la synchronisation entre le cœur et le système nerveux autonome, qui régule les fonctions corporelles involontaires telles que la fréquence cardiaque, la respiration et la digestion. On arrive à cette cohérence cardiaque grâce à des techniques qui aident à moduler l’activité du système nerveux autonome, favorisant ainsi un état de calme, de bien-être et d’équilibre émotionnel.
Comment fonctionne la cohérence cardiaque ?
Le système nerveux est un réseau complexe de cellules qui traverse tout notre corps, transmettant des informations et contrôlant les fonctions corporelles. D’un point de vue fonctionnel, ce système peut être divisé en deux branches principales: le système nerveux somatique et le système nerveux autonome.

Le système nerveux somatique est responsable des mouvements que nous effectuons consciemment (marcher, manger, jouer d'un instrument, etc). Dans ce système, l’activité nerveuse se déroule de manière volontaire et consciente, ce qui nous permet d’interagir directement avec notre environnement.
D’autre part, le système nerveux autonome est chargé de réguler les fonctions corporelles que nous ne pouvons pas contrôler consciemment telles que la fréquence cardiaque, la pression artérielle, la respiration, la digestion et la température corporelle, et se divise en deux systèmes principaux: le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique.
Le système nerveux sympathique est actif lors de situations de stress ou de danger, et prépare le corps à la lutte ou à la fuite. Le Dr. Servan-Schreiber le compare à l’accélérateur d’une voiture.
Le système nerveux parasympathique en revanche est actif lors de situations de calme ou de repos, et aide le corps à se détendre et à récupérer, il peut être comparé au frein d’une voiture d’après le Dr. Servan-Schreiber.
En cliquant sur le lien suivant, nous pouvons voir et entendre le Dr. Servan-Schreiber lui-même, expliquer les principes de la cohérence cardiaque:
https://www.youtube.com/watch?v=Fs66lOLKJRI
Lorsque le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique sont en équilibre, le rythme cardiaque est régulier et harmonieux. Cela indique que le corps est dans un état de calme et d'équilibre.
La cohérence cardiaque repose sur trois piliers qui guident sont fonctionnement: l’attention focalisée, la régulation émotionnelle et le contrôle de la respiration.
L’attention focalisée implique de diriger consciemment nos pensées et notre énergie vers un point spécifique, comme notre respiration ou notre cœur.
La régulation émotionnelle consiste à reconnaître, comprendre et gérer nos émotions de manière saine. En apprenant à réguler nos émotions, nous pouvons réduire le stress et parvenir à un état mental plus équilibré.
Le contrôle de la respiration est la capacité de réguler la fréquence, la profondeur et le rythme de notre respiration. Grâce à des techniques de respiration consciente et contrôlée, comme la respiration abdominale profonde, nous pouvons influencer notre rythme cardiaque et promouvoir un état de calme et d'équilibre émotionnel.
Biofeedback de la variabilité de la fréquence cardiaque: Technique qui utilise la rétroaction en temps réel pour aider à réguler la fréquence cardiaque et améliorer la cohérence cardiaque.

La littérature scientifique et l'utilisations de la Cohérence Cardiaque
La pratique de techniques de cohérence cardiaque induit une réponse de relaxation dans le système nerveux autonome, ce qui contribue à réduire le stress et l’anxiété. Une méta-analyse réalisée par Goessl et al. (2017): “The effect of heart rate variability biofeedback training on stress and anxiety: a meta-analysis” (https://www.heartmathbenelux.com/doc/blog/31_Goessl%20Hofmann%202017%20HRV_BF%20meta_stress_anxiety.pdf) confirme ces bienfaits, montrant que l’entraînement au biofeedback de la variabilité de la fréquence cardiaque (VRC) est associé à une réduction importante du stress et de l’anxiété. Elle a également été associée à une meilleure capacité à réguler les émotions, ce qui permet de gérer les états émotionnels négatifs tels que la colère, la tristesse et la frustration, en favorisant une réponse plus équilibrée et contrôlée face aux situations difficiles.
Étant donné que le stress élevé et l’expérience d’émotions négatives sont à la base de diverses pathologies, nous pouvons déduire que l’utilisation de cette technique peut être bénéfique dans de nombreux troubles. Par exemple, dans le traitement des addictions, elle pourrait contribuer à réduire les risques de rechute en améliorant la capacité à faire face à l’anxiété et à l’activation émotionnelle élevée provoquées par le désir intense de consommation.
Un autre domaine d’application de la cohérence cardiaque est la réduction de la pression artérielle chez les personnes hypertendues. Une étude menée auprès de 62 participants hypertendus a examiné l’effet de la cohérence cardiaque sur la pression artérielle. Les résultats ont montré que l'entraînement à cette technique semblait offrir une alternative non pharmacologique qui pourrait être utilisée pour contrôler l’hypertension et améliorer l'autorégulation du stress. Cette recherche a été publiée sous le titre “Cohérence: A Novel Nonpharmacological Modality for Lowering Blood Pressure in Hypertensive Patients” par Abdullah A. Alabdulgader, DCH, MRCP, ABP, FRCP., 2012.
D’autres études scientifiques suggèrent également que l’utilisation de cette technique pourrait être potentiellement bénéfique pour les personnes souffrant de trouble de stress post-traumatique. Dans l’article “Cardiac coherence and posttraumatic stress disorder in combat veterans” de Ginsberg JP, Berry ME, Powell DA, publié dans la revue Altern Ther Health Med en septembre-octobre 2010, les auteurs ont étudié la relation entre la cohérence cardiaque et le traitement de l’information chez les vétérans de combat, en particulier ceux souffrant de stress post-traumatique. Les résultats suggèrent que la cohérence cardiaque pourrait jouer un rôle important dans le contrôle de l’attention et la régulation émotionnelle chez les individus atteints de stress post-traumatique.
Toutes les personnes qui vivent un événement traumatique ne vont pas nécessairement développer un trouble. Nous savons que le développement du trouble de stress post-traumatique est multifactoriel. Cependant, la réponse physiologique et psychologique au moment du trauma est l’un des facteurs qui ont été identifiés comme jouant un rôle important. Si, au moment d'expérimenter un événement traumatique, il était possible de recevoir un entraînement en cohérence cardiaque, l'hyperactivation propre à ce type d’épisodes pourrait être réduite, et la probabilité de souffrir d’un trouble diminuerait.
Depuis divers domaines, il est recommandé d’incorporer l’entraînement en cohérence cardiaque comme méthode préventive pour réduire le risque de traumatisme dans des professions où il est plus probable de faire face à des événements traumatiques, tels que la police, les militaires, les pompiers, le personnel médical d’urgence, etc. Un exemple concret est le programme HeartMath Benelux, développé aux Pays-Bas qui, depuis 2012 propose une formation à la cohérence cardiaque à 400 policiers environ par semaine.
Des études menées auprès d’unités d’élite de la police, comme les équipes SWAT (Andersen JP et al. 2015), ont également montré l’efficacité de la formation à la résilience (capacité d’une personne à se rétablir et à s’adapter positivement à des situations difficiles, traumatiques ou défavorables) par le biais de la cohérence cardiaque pour améliorer la gestion du stress et la performance au travail face à des situations critiques.
Conclusions
La cohérence cardiaque émerge comme une technique intéressante pour favoriser le bien-être physique et émotionnel. De la régulation du stress et de l'anxiété à l'amélioration de la capacité de régulation émotionnelle, en passant par le soin de la santé cardiovasculaire et les avantages potentiels dans la gestion des traumatismes, cette pratique offre des avantages significatifs sans effets négatifs décrits. Il est clair que la cohérence cardiaque n'a pas seulement un impact sur la santé individuelle, mais a également des implications pour des professions à haut niveau de stress, telles que la police et le personnel médical d'urgence. Intégrer cette pratique dans de tels environnements peut renforcer la résilience (Díaz-Sánchez, E 2020) et les performances dans des situations critiques.
Un outil qui a émergé comme un moyen possible de promouvoir la cohérence cardiaque est le biofeedback de la variabilité de la fréquence cardiaque (HRVB en anglais). Cette technique permet aux personnes d’apprendre à réguler leurs fonctions physiologiques, telles que la fréquence cardiaque, grâce à la rétroaction en temps réel fournie par des dispositifs spécialisés. Dans le cas spécifique de la HRVB, cette technique se concentre sur la régulation de la variabilité de la fréquence cardiaque (variation, exprimée en millisecondes, du temps entre un battement et un autre) pour promouvoir la cohérence cardiaque. Les études examinées dans l'article: “The Promise of Heart Rate Variability Biofeedback: Evidence-Based Applications” (Gevirtz R. 2013) fournissent des preuves prometteuse de l’efficacité de la HRVB dans divers conditions, allant des troubles respiratoires tels que l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive aux troubles gastro-intestinaux fonctionnels, à la fibromyalgie, à l’hypertension, aux douleurs musculaires chroniques et aux conditions obstétricales/gynécologiques. De plus, il a été observé que la HRVB peut être bénéfique dans le traitement de la dépression, de l’anxiété et de l'insomnie.
Recherche clinique sur la programmation neuro-linguistique
Programmation: Contrôle et transformation de la réalité par des schémas de comportement.
Neuro: Processus cérébraux et perception sensorielle.
Linguistique: Transformation et expression de l'information à travers le langage.

La programmation neuro-linguistique (PNL) est un modèle de communication et de changement personnel développé dans les années 1970 par Richard Bandler, psychologue et programmeur, et John Grinder, linguiste spécialiste de la linguistique gestaltique. Basée sur l’idée que nos pensées, notre langage et nos comportements sont interconnectés, et que nous pouvons les modifier pour atteindre nos objectifs, la PNL propose des techniques pour explorer comment nous percevons le monde à travers nos sens, comment nous structurons nos expériences et comment nous communiquons avec nous-mêmes et avec les autres.
Les racines philosophiques de la PNL remontent aux idées de Gregory Bateson en anthropologie et de Noam Chomsky en linguistique. Bateson influença la PNL avec son approche des systèmes et de la communication, tandis que Chomsky contribua avec ses théories sur la structure du langage et la grammaire générative. Les idées de Bateson et Chomsky ont fourni aux fondateurs de la PNL un cadre conceptuel pour comprendre comment les êtres humains traitent l’information, communiquent et apprennent.
Modéliser: Processus de recréation de comportements spécifiques.
En observant et en modélisant les schémas de pensée et de comportement de personnes exceptionnellement talentueuses dans différent domaines, Bandler et Grinder ont jeté les bases de la PNL, offrant ainsi un ensemble d’outils pratiques et puissants pour améliorer la communication, établir des objectifs et obtenir des résultats souhaitables dans divers aspects de la vie personnelle et professionnelle. Ils se sont initialement concentrés sur trois thérapeutes qui se distinguaient par leurs compétences exceptionnelles en tant que professionnels de la santé mentale et qui étaient également des professeurs à l’Université de Californie, reconnus pour leur succès dans la communication avec leurs étudiants:
- Fritz Perls: Créateur de la thérapie gestalt, Perls mettait l’accent sur l’importance de la conscience de soi, de la responsabilité personnelle et de l'acceptation du présent.
- Virginia Satir: Thérapeute familiale reconnue, Satir se distingue par sa capacité à comprendre et à modifier les dynamiques dysfonctionnelles au sein de familles.
- Milton Erickson: Un pionnier de l’hypnothérapie, Erickson était connu pour son utilisation créative du langage et des métaphores pour générer des changements chez ses patients.
En étudiant et analysant attentivement les techniques et stratégies utilisées par ces professionnels pour obtenir des résultats positifs chez leurs patients et leurs étudiants, Bandler et Grinder ont identifié des schémas communs dans leurs techniques et stratégies. Ces schémas ont constitué la base des “modèles” de PNL, qui consistaient en des techniques spécifiques pour comprendre et modifier les processus mentaux et comportementaux des individus.
En 1975, Bandler et Grinder publièrent leur livre: “The Structure of Magic” (https://pttpnederland.nl/wp-content/uploads/2018/03/The-Structure-of-Magic-Vol-I-by-Richard-Bandler-and-John-Grinder.pdf) dans lequel ils exposèrent les bases théoriques de la PNL et expliquèrent comment appliquer ses principes dans la pratique thérapeutique. L'ouvrage décrit comment les schémas de langage, de comportement et de pensée peuvent être identifiés, modélisés et reproduits pour induire des changements positifs chez les individus.
Au fur et à mesure que la PNL gagnait en reconnaissance et en popularité, Bandler et Grinder fondèrent l’Institut de Neuro-Linguistique (INL) en Californie, qui devint le centre de formation et de développement de la PNL.

La PNL repose sur la prémisse fondamentale que “nous pensons à travers le langage et la manière dont nous nommons la réalité façonne notre vision du monde” Cette prémisse, également connue sous le nom d’hypothèse de Sapir-Whorf, soutient que le langage que nous utilisons ne se contente pas de refléter nos pensées, mais les façonne réellement. En d’autres termes, la structure et les catégories d’une langue peuvent influencer notre façon de percevoir et de conceptualiser le monde qui nous entoure.
La PNL soutient que la façon dont nous utilisons le langage et communiquons, influence notre perception et notre expérience du monde. La manière dont nous nommons les choses et les expériences ne reflète pas seulement notre compréhension du monde, mais peut également influencer notre façon de penser, de ressentir et d’agir. Par conséquent, en comprenant et en utilisant consciemment le langage de manière efficace, nous pouvons changer notre perception et notre expérience de la réalité, ce qui peut à son tour faciliter le changement et la croissance.
Principes de la PNL
Les présuppositions de la PNL ne sont pas des dogmes absolus, mais plutôt des principes généraux qui servent de base à la compréhension et à l’application de cette discipline. Ces présuppositions établissent des principes clés sur la nature humaine, la communication et le changement personnel.
Voici une description de certains des présupposés fondamentaux de la PNL:
Toute information que nous recevons du monde nous parvient par les 5 sens
Notre perception de la réalité est limitée à l’information que nous pouvons capter à travers nos sens: la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. La PNL met l’accent sur l’importance d’être conscient de la façon dont nous traitons l’information sensorielle et comment cela peut influencer nos interprétations et nos comportements.
Il est impossible de ne pas communiquer
Cette présupposition affirme que tout comportement humain a une valeur communicative, même s’il n’est pas intentionnel. La PNL reconnaît que la communication verbale ainsi que non verbale (langage corporel, ton de la voix, expressions faciales) transmettent de l’information. Il est donc important d’être conscient des messages que nous envoyons aux autres, même lorsque nous ne parlons pas.
Le corps et le cerveau forment une unité inséparable
Cette présupposition met en avant la relation étroite entre l’esprit et le corps. La PNL soutient que nos émotions, pensées et comportements sont influencés par notre physiologie et vice versa. Ainsi, la PNL utilise des techniques qui travaillent à la fois au niveau mental et physique pour favoriser le changement personnel.
Si vous faites toujours la même chose, vous obtiendrez les mêmes résultats
La PNL met l’accent sur l’importance de changer nos schémas de comportement pour obtenir des résultats différents. Elle propose que si nous continuons à répéter les mêmes comportements qui nous ont conduits à des résultats indésirables, il est peu probable que nous obtenions un changement. Par conséquent, la PNL se concentre sur le développement de nouvelles stratégies et compétences pour atteindre nos objectifs.
La carte n’est pas le territoire
Notre perception du monde n’est pas une réplique exacte de la réalité, mais une représentation interne qui est influencée par nos expériences, croyances et valeurs. En d’autres termes, la “carte” que nous créons dans notre esprit n’est pas le territoire “réel” en soi, mais une interprétation personnelle de celui-ci.
Tout comportement est orienté vers l’adaptation et a une intention positive
La PNL propose que tous les comportements, même ceux que nous considérons comme négatifs ou destructeurs, ont une intention positive à un certain niveau. Derrière chaque action se cache un besoin ou un désir qui cherche à être satisfait, même si la manière dont nous le faisons n’est pas toujours la plus appropriée ou efficace.
Lorsque nous communiquons, nous le faisons à deux niveaux, consciente et inconscient
La communication humaine ne se limite pas au langage verbal explicite. Il existe un niveau de communication inconsciente qui se transmet à travers des messages non verbaux, tels que le ton de voix, la posture corporelle et les expressions faciales. Ces messages non verbaux peuvent avoir un impact significatif sur la manière dont notre communication est interprétée.
Techniques
Les principes de la PNL fournissent une base solide pour comprendre comment fonctionne l’esprit humain et comment nous pouvons influencer nos pensées, émotions et comportements. Cependant, pour appliquer ces principes dans la pratique et réaliser un changement positif, nous avons besoin d’outils et de stratégies spécifiques.
Les techniques de la PNL sont un ensemble de méthodes pratiques basées sur ces principes pour aider les personnes à atteindre leurs objectifs. Développées à travers l’observation et le modelage d’individus exceptionnellement talentueux dans divers domaines, tels que la thérapie, la communication et le développement personnel, ces techniques offrent des outils efficaces pour améliorer la vie personnelle et professionnelle.
Ancrage
Consiste à associer un état émotionnel positif à un stimulus spécifique, comme un geste ou un mot, pour pouvoir accéder à cet état à l’avenir.
Recadrage
Implique de changer le contexte ou la perspective d’une situation problématique pour la voir de manière plus positive et gérable.
Modélisation
Implication d’observer et de reproduire les comportements et stratégies de personnes réussies pour obtenir des résultats similaires.
Rapport
Technique pour établir une connexion et une empathie avec une autre personne, facilitant la communication et l’influence.
Calibrage sensoriel
Modification de la capacité à observer et interpréter les signaux non verbaux des autres personnes afin d’ajuster sa propre communication de manière efficace.
Changement de sous-modalités
Modification des caractéristiques sensorielles d’une expérience mentale (comme la taille, la luminosité ou le volume d’une image) pour altérer son impact émotionnel.
Ligne de temps
Technique pour réorganiser des événements passés et futurs dans une “ligne de temps” mentale, aidant à reprogrammer les réponses émotionnelles et les comportements associées à ces événements.
Pacing et leading
Adapter son propre comportement pour correspondre à celui d’une autre personne (pacing), puis les guider vers un nouveau comportement ou état émotionnel (leading).
Visualisation guidée
Utilisation d’images mentales pour répéter et renforcer des comportements et états émotionnels souhaités.
Techniques du swish
Technique pour changer une réponse indésirable à un stimulus spécifique, en la remplaçant par une réponse plus positive et souhaitée.
Métamodèle
Ensemble de questions conçues pour clarifier et spécifier le langage imprécis, aidant les personnes à découvrir les limitations dans leur pensée et comportement.
Modèle de Milton
Ensemble de modèles de langage hypnotique utilisés pour influencer et persuader les autres, inspirés par les techniques de l’hypothérapeute Milton Erickson.
Dissociation
Technique pour réduire l’intensité émotionnelle des expériences traumatiques en visualisant la situation depuis une perspective externe.
Positions perceptuelles
Explorer une situation depuis différentes perspectives (soi-même, l’autre personne, observateur neutre) pour améliorer la compréhension, l’empathie et la résolution de problèmes interpersonnels.
Intégration par parties
Résolution des conflits internes en facilitant la communication entre différentes parties de soi, permettant de trouver des solutions harmonieuses et d’atteindre un état de congruence intérieure.
La littérature scientifique et l'efficacité de la Programmation Neuro-Linguistique
Bien que la Programmation Neuro-Linguistique soit largement utilisée dans divers domaines, son efficacité fait encore l'objet de débats dans la communauté scientifique. Au fil des années, plusieurs études ont tenté d'évaluer l'impact de la PNL sur différents aspects de la santé mentale, de la performance sportive et du développement personnel.
Voici un aperçu de quelques-unes des recherches le plus marquantes concernant l'efficacité de la PNL dans divers contextes.
Réduction de l'anxiété
Dans cet article (Nompo, R. S., Pragholapati, A. and Thome, A. L. 2021), une revue systématique de la littérature scientifique est réalisée pour évaluer l’efficacité de la PNL dans la réduction de l’anxiété. En utilisant des bases de données telles que Garuda, PubMed, ScienceDirect et ProQuest, des articles écrits entre 2015 et 2020 en anglais et en indonésien ont été analysés. Les résultats montrent que la PNL est efficace pour réduire l’anxiété grâce à des techniques spécifiques telles que l’acuité sensorielle, le recadrage, l’ancrage, le rapport, le pacing et leading. Il est également mentionné que ces techniques non seulement aident à réduire les symptômes de l’anxiété, mais favorisent également des améliorations dans l’autogestion, la santé mentale et l’auto-efficacité.
PNL et stress post-traumatique
L’article de Lisa Wake et Margaret Leighton, intitulé “Pilot study using Neurolinguistic Programming (NLP) in post-combat PTSD”, (https://www.researchgate.net/publication/280172182_Pilot_study_using_Neurolinguistic_Programming_NLP_in_post-combat_PTSD) publié dans le Mental Health Review Journal évalue l’efficacité de la PNL pour atténuer les symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT) chez les militaires et les personnels des services d’urgence. Le projet a été mené par l’organisation caritative “Healing the Wounds” à Bridgend. Les interventions incluaient diverses techniques de PNL, adaptées aux symptômes identifiés par les clients. Les résultats montrent que le différences entre les scores DASS (échelle qui mesure la Dépression, l’Anxiété, et le Stress) avant et après le traitement sont très significatives, ce qui amène les auteurs à conclure que la PNL a un potentiel thérapeutique pour traiter les symptômes d’anxiété, de dépression et de stress liés au trouble de stress post-traumatique.
Il s’agit d’un rapport détaillé sur l'impact du trouble de stress post-traumatique chez les vétérans de la guerre en Ukraine. Cet article mentionne la PNL comme l’une des méthodes efficaces pour traiter le trouble de stress post-traumatique chez les vétérans. Il mentionne également d’autres méthodes thérapeutiques telles que l’hypnothérapie et la thérapie assistée par l’animal.
PNL et résultats de santé
Dans cet article, publié en 2011, l’efficacité de la PNL dans le domaine de la santé a été examinée. Diverses conditions de santé ont été étudiées, notamment les troubles anxieux, le maintien de poids, les nausées matinales, l’abus de substances et la claustrophobie pendant l’imagerie par résonance magnétique. Les résultats de ces études sont variés; alors que certains montrent des effets positifs, d’autres ne démontrent aucun effet significatif. Les auteurs concluent que les preuves disponibles suggèrent que les interventions de PNL ont un impact limité sur le résultat de santé, et qu’il n’y a pas suffisamment de soutien pour recommander la PNL comme traitement pour aucune de ces conditions. Davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer l’efficacité de la PNL en tant que traitement.
PNL et performance sportive
L’article analyse le développement des habiletés/compétences mentales ( tels que le contrôle des états d’anxiété ou la confiance en soi-même) chez les athlètes de judo de haut niveau, en se concentrant sur l’utilisation de la PNL et ses techniques. Parmi les techniques de la PNL, ils ont sélectionné celle qui, selon divers auteurs ( Missoum, 1991, Missoum, 1994, Missoum, 1996 et de Thompson, Courtney, & Dickson, 2002), s’adapte le mieux aux contextes sportifs: “Ancrage de ressources”. Les auteurs ont mis en place un programme de trois mois avec deux groupes de judokas: un groupe expérimental qui a reçu une formation en PNL et un groupe contrôle qui ne l’a pas reçu. Les deux groupes ont été évalués avant et après le programme. Les résultats ont montré que le groupe PNL a connu une amélioration significative dans les domaines de la compétence mentale, tandis que le groupe de contrôle n’a montré aucun changement. Les auteurs concluent que la PNL est un outil efficace pour améliorer les compétences mentales des athlètes de judo.
PNL et éducation
L’étude "Application of Neuro-Linguistic Programming Techniques to Enhance the Motivation of At-Risk Students" (http://ijaedu.ocerintjournals.org/en/download/article-file/89348) examine l’impact de la PNL sur la motivation des étudiants à risque dans un environnement carcéral. En utilisant des entretiens et des observations avant et après l'intervention, les chercheurs ont observé une augmentation notable de la motivation intrinsèque, de la confiance en soi et d'une vision positive de la vie post-libération chez les participants. Ces résultats suggèrent que les techniques de PNL peuvent être efficaces pour améliorer la qualité de vie et la motivation de groupes vulnérables, particulièrement dans des contextes éducatifs défavorisés.
L’article "Neuro-Linguistic Programming as an Innovation in Education and Teaching" (https://www.researchgate.net/publication/233353470_Neuro-linguistic_programming_as_an_innovation_in_education_and_teaching) examine l’utilisation de la PNL dans le domaine éducatif pour améliorer les interactions entre enseignants et élèves ainsi que l’efficacité de l’apprentissage. Les techniques de la PNL, telles que l’ancrage et le recadrage, sont présentées comme des outils qui peuvent aider les élèves à surmonter des blocages émotionnels et à accroître leur motivation intrinsèque. En adaptant l’enseignement aux différents styles d’apprentissage des étudiants, la PNL favorise un environnement d’apprentissage inclusif et personnalisé. Cependant, l’étude souligne que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de la PNL et intégrer ses méthodes de manière systématique dans l’éducation.
PNL dans les organisations
Cet article présente une analyse qualitative d’entretiens semi-structurés menés auprès de managers japonais afin d'explorer leurs expériences de la Programmation Neuro-Linguistique. Il met en évidence l'inefficacité de certaines initiatives de santé mentale liées au travail au Japon, ainsi que la reconnaissance croissante des maladies mentales dans les pays. Les résultats de l'étude indiquent que la PNL a été utile pour certains managers, tandis que d’autres ont exprimé leur préoccupation quant à la réputation de la PNL.
Cet article réalise une revue systématique d’études empiriques évaluant l’efficacité de la PNL dans des contextes organisationnels. Sept études portant sur les résultats psychologiques liés au travail, tels que l’estime de soi et le stress professionnel, ont été analysées. Les résultats suggèrent que la PNL peut être efficace pour améliorer divers résultats psychologiques au travail, bien que la qualité méthodologique des études soit variable, indiquant ainsi la nécessité de recherches plus rigoureuses.
Cette étude a évalué l’efficacité de la Programmation Neuro-Linguistique chez des personnes présentant des problèmes sociaux ou psychologiques. L’analyse a porté sur 12 études, principalement de petite taille. Bien que les résultats suggèrent un effet positif global de la PNL, la qualité des preuves est hétérogène. Les auteurs recommandent la réalisation d’essais cliniques randomisés pour confirmer ces résultats.
L’article "The Importance of Neuro-Linguistic Programming Skills as a Communication Tool in the Workplace" (https://doi.org/10.5281/zenodo.7479557) explore l’utilité des compétences en Programmation Neuro-Linguistique dans la communication professionnelle. L’étude met en évidence comment les techniques de PNL, telles que l’établissement du rapport et le calibrage sensoriel, peuvent faciliter une communication plus efficace entre collègues, améliorer la résolution de conflits et renforcer la cohésion d’équipe. Les auteurs concluent que l’intégration de la PNL comme outil de communication peut contribuer à un environnement de travail plus harmonieux et productif, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer ces résultats dans divers contextes professionnels
PNL et coaching
L’article "Neuro-Linguistic Programming: A Critical Review of NLP Research and the Application of NLP in Coaching", (https://centaur.reading.ac.uk/91275/3/Passmore%20%26%20Rowson%20-%20FINAL9Nov18.pdf) rédigé par Passmore et Rowson, propose une analyse critique approfondie de la PNL dans le contexte du coaching. Malgré l’attrait croissant de la PNL, les auteurs soulignent que ses pratiques manquent de fondements scientifiques rigoureux. Après avoir examiné une quarantaine d’études, ils concluent que l’efficacité de la PNL en coaching reste incertaine et recommandent aux praticiens de privilégier des modèles et techniques basés sur des preuves empiriques plus solides.
Conclusions
La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) émerge comme une discipline au potentiel prometteur dans le domaine du développement personnel et professionnel, ainsi que dans des contextes thérapeutiques. Bien que de nombreuses études explorent son application pour la réduction de l'anxiété, le traitement du stress post-traumatique et l'amélioration de la communication interpersonnelle, plusieurs limites ont été signalées. Parmi celles-ci figurent l'hétérogénéité des techniques employées, le manque d'essais cliniques rigoureux et l'utilisation d'échantillons de petite taille, ce qui complique l'obtention de conclusions définitives quant à son efficacité.
D'autre part, les études ayant évalué la PNL en combinaison avec d'autres méthodes thérapeutiques montrent des résultats plus cohérents, suggérant que la PNL pourrait être particulièrement utile comme complément plutôt qu'en tant que technique indépendante. Les interventions qui associent la PNL à d'autres pratiques thérapeutiques semblent favoriser une approche intégrative qui optimise les bienfaits de chaque technique
Il est important de noter que la PNL ne doit pas être considérée comme une méthode unique ou isolée, mais comme une ressource pouvant enrichir d'autres formes d'intervention. La nécessité de developper des recherches supplémentaires avec des méthodologies plus contrôlées et comparatives est évidente pour confirmer les bénéfices observés dans certains domaines.
En conclusion, la PNL se positionne comme un outil prometteur dans un cadre d'intervention multimodale, notamment dans des contextes où la communication et l'autogestion émotionnelle jouent un rôle crucial, mais son efficacité générale doit être évaluée avec prudence et dans des contextes bien définis.
Recherche clinique sur la EMDR
L’EMDR, ou Eye Movement Desensitization and Reprocessing en anglais, est une méthode thérapeutique basée sur l’utilisation de stimulations bilatérales, telles que les mouvements oculaires guidés, pour traiter les souvenirs traumatiques. Cette technique vise à désensibiliser les émotions associées aux expériences douloureuses tout en favorisant leur intégration dans une mémoire plus adaptative et apaisée.
Développée en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro, cette approche était initialement conçue pour traiter les troubles liés au stress post-traumatique (TSPT). Aujourd’hui, elle est utilisée pour une grande variété de troubles psychologiques.
Origines et Découverte
L'EMDR est né d'une observation fortuite. Lors d'une promenade dans un parc, Francine Shapiro a remarqué que ses pensées négatives perdaient en intensité émotionnelle lorsqu’elle effectuait des mouvements oculaires naturels. Intriguée par ce phénomène, elle a entrepris des recherches approfondies pour comprendre son fonctionnement et a développé un protocole structuré permettant de reproduire cet effet en thérapie.
Cette technique repose sur l'idée que les traumatismes non traités peuvent rester "bloqués" dans le système limbique, une région du cerveau associée aux émotions. Ces souvenirs non intégrés continuent d'affecter la vie quotidienne, se manifestant sous forme de pensées intrusives, de flashbacks ou de réponses émotionnelles intenses.
Francine Shapiro et l’Évolution de l’EMDR
Initialement formée en littérature anglaise, Francine Shapiro a changé de domaine après avoir fait face à des défis personnels liés à sa santé. Elle s’est orientée vers la psychologie clinique et a poursuivi ses études au Professional School of Psychological Studies à San Diego. Là, elle a approfondi ses recherches sur les effets des mouvements oculaires sur les souvenirs traumatiques.
En 1989, elle a publié la première étude scientifique démontrant l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des traumatismes. Cette découverte a marqué un tournant dans la psychothérapie moderne, établissant un cadre structuré en huit phases pour guider les patients dans le retraitement de souvenirs perturbants.
Francine Shapiro a également fondé l’EMDR Institute, une organisation dédiée à la formation des praticiens et à la diffusion de cette méthode à travers le monde. Son approche novatrice a rapidement gagné en reconnaissance, devenant une technique incontournable pour traiter les troubles liés au stress post-traumatique ainsi que d’autres problématiques psychologiques.
Perspectives historiques sur l’EMDR
Une synthèse publiée en 2013 sous le titre "Terapia EMDR: Panorama General de la Investigación Actual y Futura" offre un aperçu précieux de l’état de la recherche sur l’EMDR à cette époque. Ce document met en évidence les nombreuses validations empiriques de la méthode, notamment dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT), et souligne les axes de recherche émergents. Parmi ces derniers figuraient l’application de l’EMDR aux traumatismes complexes, aux troubles liés aux addictions et aux troubles du développement de l’attachement. Cette vision historique permet de comprendre comment les priorités de recherche définies en 2013 ont contribué à façonner l’extension de l’EMDR à d’autres contextes cliniques au cours des années suivantes.
Reconnaissance Internationale de l’EMDR
En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement reconnu l’EMDR (Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires) comme une méthode efficace pour le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette reconnaissance figure dans les directives publiées par l’OMS, intitulées "Guidelines for the Management of Conditions Specifically Related to Stress", qui recommandent l’EMDR aux côtés de la thérapie cognitivo-comportementale centrée sur le traumatisme.
Selon ces directives, l’EMDR est une approche validée scientifiquement qui peut être utilisée chez les adultes, les adolescents et les enfants souffrant de TSPT. Cette méthode est particulièrement recommandée dans les contextes où les individus ont été exposés à des traumatismes graves, comme les conflits armés, les catastrophes naturelles ou d’autres événements traumatiques.
La reconnaissance de l’EMDR par l’OMS a marqué un tournant dans son adoption à l’échelle mondiale, renforçant sa position comme une technique incontournable dans le traitement des traumatismes psychologiques.
L’EMDR : Reconnaissances scientifiques et perspectives cliniques
Le Dossier de preuves scientifiques sur l’EMDR, rédigé par Anabel González (Evidencias científicas sobre la terapia EMDR, 2020), offre une synthèse approfondie des recherches internationales et des recommandations officielles concernant cette méthode thérapeutique. Ce document met en lumière l’efficacité de l’EMDR pour le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT), soutenue par des organismes de référence tels que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’American Psychiatric Association (APA). Ces institutions reconnaissent l’EMDR comme une intervention validée scientifiquement, fondée sur des preuves solides et un protocole structuré.
Le dossier explore également des domaines d’application émergents, notamment le traitement de l’anxiété, de la dépression et des addictions. Les études citées révèlent que l’EMDR peut être aussi efficace que d’autres approches, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, tout en offrant des résultats souvent plus rapides grâce à sa focalisation sur le retraitement des souvenirs perturbants
Cependant, le document souligne certaines limites et appelle à des recherches supplémentaires pour affiner les protocoles et élargir la compréhension des mécanismes sous-jacents. Ces travaux sont essentiels pour consolider les preuves de l’efficacité de l’EMDR dans divers contextes cliniques et pour évaluer ses bénéfices à long terme.
Fonctionnement de l’EMDR : au niveau cérébral
L’EMDR n’agit pas uniquement au niveau émotionnel et cognitif ; cette technique thérapeutique induit également des changements mesurables dans l’activité cérébrale, facilitant le retraitement adaptatif des souvenirs traumatiques. Les recherches en neuroimagerie, telles que la tomographie par émission de positons (PET) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), ont permis d’identifier plusieurs régions du cerveau impliquées dans ce processus (Landin-Romero et al., 2018 ; Pagani et al., 2012).
Un des éléments clés de l’EMDR est la stimulation bilatérale. Bien que les mouvements oculaires soient la forme de stimulation la plus connue et la plus utilisée, d’autres modalités, comme les sons alternés ou les tapotements bilatéraux, se sont également révélées efficaces. Ces variantes permettent d’adapter la technique aux besoins spécifiques de chaque individu, garantissant ainsi une expérience thérapeutique plus confortable et accessible (Shapiro, 2001 ; Pagani et al., 2012).
Les zones cérébrales activées :
L’amygdale : Cette structure joue un rôle central dans la réponse au stress et la formation des souvenirs émotionnels. Chez les personnes souffrant de traumatismes, l’amygdale est souvent hyperactive, ce qui entraîne des réactions de peur exacerbées. L’EMDR réduit cette hyperactivité, permettant une atténuation des réponses émotionnelles intenses liées aux souvenirs traumatiques (Pagani et al., 2012).
L’hippocampe : Chargé de la consolidation de la mémoire et de la contextualisation des expériences, l’hippocampe joue un rôle clé dans le processus de l’EMDR. La thérapie favorise une meilleure fonctionnalité de cette région, facilitant l’intégration des souvenirs dans un cadre narratif plus cohérent et adaptatif (Landin-Romero et al., 2018).
Le cortex préfrontal : Responsable de la régulation émotionnelle et des fonctions exécutives, cette région du cerveau est souvent désynchronisée chez les personnes traumatisées. L’EMDR rétablit son activité, renforçant ainsi la capacité du patient à analyser ses souvenirs et à réguler ses émotions de manière plus rationnelle (Bossini et al., 2017).
En réorganisant les circuits neuronaux, l’EMDR favorise une diminution significative de la charge émotionnelle associée aux souvenirs traumatiques. Elle améliore également la régulation des réponses au stress, contribuant ainsi à une stabilisation émotionnelle durable. De plus, cette technique facilite l’intégration des souvenirs dans la mémoire autobiographique, permettant de les revisiter sans provoquer de réactions émotionnelles perturbantes.
Les Huit Phases de l'EMDR
L’EMDR repose sur un protocole structuré en huit phases, conçu pour guider le patient tout au long du processus de retraitement des souvenirs traumatiques. Ce cadre méthodique garantit une prise en charge complète et sécurisée, adaptée aux besoins individuels de chaque patient. Voici une description des huit phases qui composent cette approche thérapeutique :
Prise de contact et histoire clinique
La première étape consiste à établir une relation de confiance et à recueillir des informations détaillées sur l’histoire personnelle ainsi que sur les traumatismes à traiter. Cette phase permet de poser les bases d’une collaboration respectueuse et efficace.
Préparation
À ce stade, la méthode EMDR est présentée, accompagnée de techniques de gestion émotionnelle telles que la respiration profonde ou la visualisation. Ces outils visent à renforcer le sentiment de sécurité tout au long des séances.
Evaluation
L’objectif de cette phase est d’identifier les souvenirs ciblés, les émotions associées, ainsi que les croyances négatives ou sensations corporelles qui y sont liées. Cette étape permet de définir précisément les points à travailler.
Désensibilisation
Grâce à des mouvements oculaires guidés ou d’autres formes de stimulation bilatérale (sons ou tapotements alternés), le retraitement des souvenirs traumatiques est amorcé. L’objectif est de réduire progressivement la charge émotionnelle associée.
Installation
Une fois la désensibilisation effectuée, cette phase vise à intégrer des croyances positives, favorisant une perception plus constructive et apaisée des souvenirs traités.
Scanner corporel
Cette étape permet d’explorer les sensations physiques restantes liées au souvenir. Toute tension ou inconfort est travaillé pour assurer une libération émotionnelle et physique complète.
Clôture
À la fin de chaque séance, il est essentiel de garantir un état émotionnel stable et sécurisé. Des outils d’apaisement peuvent être utilisés si nécessaire pour atteindre cet objectif.
Réévaluation
Lors des séances suivantes, les progrès sont examinés afin d’évaluer les avancées réalisées. Cette étape permet également d’orienter le travail sur d’autres souvenirs ou problématiques si besoin.
La littérature scientifique
EMDR et stress post-traumatique
Rasines-Laudes, P., & Serrano-Pintado, I. (2023)
https://scielo.isciii.es/scielo.php?lng=en&pid=S1886-144X2023000400006&script=sci_arttext
L’article Efficacy of EMDR in Post-Traumatic Stress Disorder: A Systematic Review and Meta-analysis of Randomized Clinical Trials explore l’efficacité de l’EMDR dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette méta-analyse comprend 18 essais cliniques randomisés contrôlés menés entre 1991 et 2022, impliquant 1 213 participants, et suit les critères PRISMA pour garantir une rigueur méthodologique.
Les résultats révèlent que l’EMDR est efficace pour réduire les symptômes du TSPT, bien que l’effet global observé soit modéré. En outre, la thérapie montre des bénéfices pour diminuer l’anxiété et la dépression associées, avec des améliorations immédiatement après le traitement. Cependant, les auteurs soulignent l’hétérogénéité entre les études incluses et identifient certaines limites méthodologiques, telles que l’absence de suivi à long terme. L’analyse met en évidence que certains facteurs, comme l’expérience du thérapeute, l’âge des patients et la durée des séances, pourraient influencer les résultats, bien que ces variables ne soient pas systématiquement significatives. Les auteurs recommandent des recherches futures plus robustes pour évaluer le plein potentiel de l’EMDR dans divers contextes cliniques. Cet article renforce l’idée que l’EMDR est une méthode pertinente pour traiter le TSPT, tout en soulignant la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux comprendre son efficacité dans différents environnements thérapeutiques.
Khan et al. (2018)
https://project-ptss.nl/wp-content/uploads/2018/10/Khan-et-al-2018-CBT-vs-EMDR-in-patients-with-PTSD-systematic-review-and-meta-analysis-of-RCTs.pdf
L’article Cognitive Behavioral Therapy versus Eye Movement Desensitization and Reprocessing in Patients with Posttraumatic Stress Disorder: Systematic Review and Meta-analysis of Randomized Clinical Trials compare l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et de l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette méta-analyse, basée sur des essais cliniques randomisés, inclut des études publiées entre 1991 et 2017.
Les résultats indiquent que l’EMDR et la TCC sont toutes deux efficaces pour réduire les symptômes du TSPT, sans différence significative entre les deux approches en termes de résultats globaux. Toutefois, l’EMDR présente certains avantages pratiques, tels qu’une réduction plus rapide des symptômes, souvent en moins de séances, par rapport à la TCC. Cela pourrait en faire une option de traitement préférable dans les contextes où le temps et les ressources sont limités. L’étude souligne également la robustesse méthodologique des essais analysés tout en notant des variations dans les protocoles de traitement, ce qui pourrait influencer les résultats. Les auteurs recommandent des recherches supplémentaires pour explorer les mécanismes sous-jacents de chaque approche et pour mieux comprendre les facteurs qui influencent leur efficacité.
Chen et al. (2014)
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0103676
L’article Efficacy of Eye-Movement Desensitization and Reprocessing for Patients with Posttraumatic-Stress Disorder: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials analyse l’efficacité de l’EMDR dans le traitement du TSPT à travers 26 essais contrôlés randomisés.
Les résultats montrent que l’EMDR réduit significativement les symptômes du TSPT, ainsi que ceux de la dépression et de l’anxiété. Une diminution notable de la détresse subjective est également observée, renforçant l’impact positif de cette méthode sur le bien-être émotionnel des patients.
Bien que ces résultats soient prometteurs, les auteurs soulignent certaines limites, notamment l’hétérogénéité des études et le manque de données sur l’efficacité à long terme. Ils recommandent des recherches supplémentaires pour approfondir la compréhension des mécanismes sous-jacents et consolider ces résultats.
Cette méta-analyse confirme l’EMDR comme une approche pertinente et efficace dans le traitement du TSPT et des troubles connexes, justifiant son intégration dans les pratiques cliniques actuelles.
EMDR et dépression
Sepehry, A. A., et al. (2021)
https://emdr-belgium.be/wp-content/uploads/2021/05/EMDR-for-Depression-A-Meta-Analysis-and-Systematic-Review.pdf
L’article EMDR for Depression: A Meta-Analysis and Systematic Review explore l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des troubles dépressifs. Cette méta-analyse, publiée en 2021, inclut 39 études totalisant 1023 participants souffrant de dépression unipolaire. Les études ont été sélectionnées et analysées selon les critères PRISMA, garantissant une méthodologie rigoureuse.
Les résultats montrent que l’EMDR est significativement efficace pour réduire les symptômes de la dépression, avec une taille d’effet importante (Hedges’ g = 0,70). Cette efficacité est observée dans des cas de dépression primaire et secondaire, ce qui suggère que l’EMDR peut être une alternative thérapeutique pertinente, particulièrement lorsque la dépression est liée à des traumatismes ou à des expériences émotionnelles non résolues.
Toutefois, les auteurs notent certaines limites, notamment une hétérogénéité des études incluses et un manque de suivi à long terme. Ils recommandent la réalisation de recherches supplémentaires, incluant des essais contrôlés randomisés de grande envergure, pour évaluer plus précisément l’efficacité de l’EMDR dans différents contextes dépressifs et sur des périodes prolongées. Cette méta-analyse renforce les preuves en faveur de l’EMDR comme une intervention prometteuse pour la prise en charge des troubles dépressifs, en complément ou en alternative aux traitements traditionnels.
EMDR et Addictions
Logsdon, E., Cornelius-White, J. H. D., & Kanamori, Y. (2023)
https://emdr-belgium.be/wp-content/uploads/2023/08/The-Effectiveness-of-EMDR-With-Individuals-Experiencing-Substance-Use-Disorder.pdf
L’article The Effectiveness of EMDR With Individuals Experiencing Substance Use Disorder: A Meta-Analysis, publié dans le Journal of EMDR Practice and Research, analyse l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des troubles liés à l’usage de substances (SUD).
Les résultats montrent que l’EMDR est efficace pour réduire la gravité des symptômes liés aux SUD et pour améliorer l’engagement des participants dans les programmes thérapeutiques. De plus, cette méthode contribue à une diminution des symptômes comorbides, tels que le stress post-traumatique et la dépression.
Toutefois, les effets de l’EMDR sur les envies (cravings) et son efficacité à long terme nécessitent des recherches supplémentaires. Les auteurs soulignent également des limites méthodologiques, comme l’hétérogénéité des protocoles et le faible nombre d’études incluses. Ils recommandent d’approfondir ces travaux pour confirmer le rôle de l’EMDR comme traitement complémentaire dans les addictions.
Beere, D., & Eubanks, R. (2019)
https://www.researchgate.net/publication/335101487_Treatment_of_Alcohol_Use_Disorder_With_Adjunctive_Addiction-Focused_EMDR_A_Feasibility_Study
L’article Treatment of Alcohol Use Disorder With Adjunctive Addiction-Focused EMDR: A Feasibility Study explore l’utilisation d’un protocole EMDR adapté pour traiter le trouble de l’usage d’alcool (TUA). Cette étude de faisabilité, publiée sur ResearchGate, analyse l’impact potentiel de cette approche dans la réduction des envies (cravings) et du comportement de consommation.
L’étude s’appuie sur un protocole EMDR spécifiquement modifié pour inclure les aspects uniques des troubles addictifs, tels que les souvenirs traumatiques liés à la consommation et les déclencheurs émotionnels associés. Les résultats indiquent une réduction significative des cravings ainsi qu’une diminution des épisodes de consommation chez les participants. De plus, les améliorations constatées dans la gestion des émotions et la motivation à maintenir l’abstinence soulignent le potentiel de cette méthode.
Toutefois, l’étude comporte plusieurs limites méthodologiques. Le faible nombre de participants, l’absence de groupe de contrôle et le manque de suivi à long terme limitent la généralisation des conclusions. Les auteurs recommandent la réalisation d’études supplémentaires avec des échantillons plus larges et des méthodologies robustes pour évaluer l’efficacité de l’EMDR ciblé sur les addictions.
Martínez-Fernández, D. E., et al. . (2024)
https://www.mdpi.com/2076-3425/14/11/1110
L’article The Effect of Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) Therapy on Reducing Craving in Populations with Substance Use Disorder: A Meta-Analysis (2023), publié dans Brain Sciences, explore l’impact de l’EMDR sur la réduction des envies (craving) chez les personnes souffrant de troubles liés à l’usage de substances (SUD). Cette méta-analyse s’appuie sur des études disponibles jusqu’en 2023, sélectionnées selon des critères rigoureux pour évaluer l’efficacité de cette approche thérapeutique.
Les résultats suggèrent que l’EMDR peut avoir un effet bénéfique sur l’intensité des cravings dans cette population. Bien que les tailles d’effet exactes ne soient pas systématiquement détaillées, les données mettent en avant le potentiel de cette méthode comme une intervention complémentaire prometteuse pour le traitement des addictions.
Cependant, les auteurs soulignent plusieurs limites méthodologiques, notamment une hétérogénéité importante entre les études incluses, une variabilité dans les protocoles utilisés et un manque de données sur le maintien des résultats à long terme. Ces éléments rendent nécessaires des recherches supplémentaires, en particulier des essais randomisés de haute qualité, pour confirmer l’efficacité et la durabilité des effets observés.
L’étude met en lumière l’intérêt croissant pour l’intégration de l’EMDR dans les programmes de traitement des troubles addictifs, tout en insistant sur l’importance de standards méthodologiques élevés dans les futures recherches.
Markus, W., & Hornsveld, H. (2019)
https://www.researchgate.net/publication/333742396_Interventions_EMDR_dans_le_traitement_des_addictions
L’article Interventions EMDR dans le traitement des addictions (2019) propose une analyse des recherches existantes sur l’utilisation de l’EMDR dans le cadre des troubles addictifs. La revue explore le potentiel de cette approche, en particulier pour cibler les traumatismes sous-jacents souvent liés aux comportements de dépendance. L’EMDR est présenté comme une méthode complémentaire prometteuse pour aborder les dimensions émotionnelles et psychologiques des addictions.
Les résultats des études analysées révèlent des effets positifs dans certains cas, notamment une réduction des comportements compulsifs et une amélioration de la gestion émotionnelle. Cependant, les données disponibles restent limitées et hétérogènes. Les auteurs soulignent que, bien que l’EMDR puisse avoir un impact significatif dans le traitement des traumatismes co-occurrents, son efficacité directe sur les mécanismes des addictions reste incertaine.
Des recherches supplémentaires, avec des méthodologies plus robustes et des échantillons plus larges, sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle précis de l’EMDR dans le traitement des addictions et pour évaluer ses bénéfices à long terme.
EMDR et Attachement
Wesselmann et al. (2012)
L’article EMDR as a Treatment for Improving Attachment Status in Adults and Children (Wesselmann et al., 2012) explore l’utilisation de l’EMDR pour améliorer le statut d’attachement chez les adultes et les enfants souffrant de troubles de l’attachement, souvent liés à des traumatismes relationnels précoces. Publié dans la Revue européenne de psychologie appliquée, cet article présente une revue de la littérature ainsi qu’une étude de cas, détaillant un modèle intégratif combinant l’EMDR et la thérapie familiale.
Les résultats soulignent que l’EMDR, intégré dans une approche familiale, peut réduire les symptômes associés aux troubles de l’attachement. L’étude de cas porte sur une enfant de 12 ans adoptée après plusieurs placements, diagnostiquée avec un trouble réactionnel de l’attachement (RAD). Après 24 semaines de traitement, qui incluaient des séances d’EMDR ciblant des traumatismes spécifiques, des déclencheurs actuels et des croyances négatives, des améliorations significatives ont été observées. Ces résultats incluent une diminution des comportements problématiques (crises, mensonges, énurésie nocturne), une meilleure régulation émotionnelle, une amélioration des performances scolaires et un renforcement des liens affectifs avec ses parents adoptifs.
Les auteurs notent cependant que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et mieux comprendre l’efficacité de l’EMDR à long terme dans le cadre des troubles complexes de l’attachement. Ils recommandent également d’explorer des adaptations spécifiques de la méthode pour traiter les déficits de régulation émotionnelle.
Cet article met en avant le potentiel de l’EMDR comme traitement complémentaire pour les troubles de l’attachement, notamment lorsqu’il est utilisé dans un cadre systémique et intégré à une thérapie familiale.
EMDR et troubles des conduites alimentaires
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/mhs2.92
L’article Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) Therapy for the Treatment of Eating Disorders: A Systematic Review of the Literature (Hatoum & Burton, 2024), publié dans Mental Health Science, analyse la littérature scientifique sur l’utilisation de l’EMDR dans le traitement des troubles des conduites alimentaires (TCA). Cette revue systématique examine huit études : six études de cas, une étude quasi-expérimentale et un essai contrôlé randomisé (RCT), pour évaluer l’efficacité de l’EMDR dans la prise en charge de ces troubles.
Les résultats montrent que, bien que les études de cas rapportent des améliorations prometteuses, les preuves issues des recherches contrôlées restent limitées. L’essai randomisé inclus n’a pas démontré de bénéfices supplémentaires de l’EMDR par rapport aux traitements standards pour les symptômes principaux des TCA. En revanche, l’étude quasi-expérimentale a montré des résultats encourageants, notamment en complément des thérapies conventionnelles pour l’anorexie mentale.
Les auteurs soulignent que, malgré le potentiel de l’EMDR pour cibler les traumatismes souvent associés aux TCA, les preuves actuelles ne suffisent pas pour recommander cette approche comme traitement principal. Ils insistent sur la nécessité de recherches supplémentaires, incluant des méthodologies robustes et des échantillons plus larges, pour mieux comprendre le rôle de l’EMDR dans ce domaine.
Conclusions
L’analyse de la littérature scientifique sur l’EMDR montre une accumulation croissante de recherches sur cette technique, avec des résultats variés selon les contextes cliniques. Les études se concentrent principalement sur quatre domaines clés : le trouble de stress post-traumatique (TSPT), la dépression, les troubles liés à l’usage de substances (addictions) et les troubles de l’attachement.
Dans le domaine du TSPT, l’EMDR apparaît comme une intervention bien soutenue par la littérature, avec des méta-analyses robustes qui soulignent son efficacité pour réduire les symptômes traumatiques tels que les flashbacks, l’hypervigilance et les réactions physiologiques. Certains travaux suggèrent également que l’EMDR peut atteindre des résultats équivalents à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), mais en nécessitant moins de séances. Cependant, l’hétérogénéité des protocoles et la variabilité des échantillons limitent parfois la généralisation des conclusions.
Pour ce qui est de la dépression, la littérature met en évidence une réduction significative des symptômes, notamment lorsque la dépression est liée à des traumatismes passés. Néanmoins, il reste un besoin de recherches plus poussées avec un suivi à long terme pour confirmer la stabilité des résultats.
Dans le traitement des addictions, l’EMDR est décrite comme prometteuse, en particulier pour réduire les envies (cravings) et améliorer l’engagement des patients dans les programmes thérapeutiques. Toutefois, les résultats demeurent hétérogènes, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre son efficacité et sa durabilité dans ce domaine.
Concernant les troubles de l’attachement, la littérature scientifique est encore limitée et majoritairement basée sur des cas isolés. Bien que ces travaux suggèrent que l’EMDR puisse améliorer la régulation émotionnelle et renforcer les relations interpersonnelles, notamment dans des contextes de traumatismes relationnels précoces, il manque des études de grande envergure pour valider ces observations.
En conclusion, la littérature scientifique sur l’EMDR reflète une technique ayant un potentiel thérapeutique indéniable, mais également des limites méthodologiques importantes. Si l’EMDR est souvent associée à des résultats positifs dans les troubles liés aux traumatismes, les lacunes dans la standardisation des protocoles, le manque de suivi à long terme et la diversité des populations étudiées laissent des questions ouvertes. Ces observations soulignent l’importance de poursuivre les recherches, afin d’affiner la compréhension des mécanismes sous-jacents de l’EMDR et de consolider son application dans des contextes cliniques variés.
Recherche clinique sur l'EFT (Emotional Freedom Techniques)
La Technique de Libération Émotionnelle (EFT), également connue sous le nom de tapping, est une approche psychocorporelle développée au début des années 1990 par Gary Craig, un ingénieur diplômé de l'Université de Stanford. Inspirée par la Thought Field Therapy (TFT) du psychologue Roger Callahan, l’EFT repose sur la stimulation de points spécifiques du corps, similaires à ceux utilisés en acupuncture, tout en formulant des affirmations verbales visant à modifier l’état émotionnel.
La TFT, créée dans les années 1980, combinait des éléments de la médecine traditionnelle chinoise – notamment la stimulation des méridiens énergétiques – avec des approches issues de la psychologie moderne pour traiter divers troubles émotionnels. Toutefois, cette méthode nécessitait des protocoles diagnostiques complexes et individualisés, rendant son application plus difficile. Pour simplifier cette approche, Gary Craig a développé l’EFT en 1993, en réduisant le nombre de points de stimulation et en établissant une séquence standardisée de tapping. Cette simplification a favorisé son accessibilité et sa diffusion auprès du grand public, faisant de l’EFT une technique d’auto-assistance facile à appliquer.
Depuis sa création, l’EFT s’est largement diffusée à travers le monde. Sa simplicité et son adaptabilité ont contribué à son utilisation dans des contextes variés, allant de l’auto-assistance aux pratiques thérapeutiques complémentaires. Selon ses pratiquants, elle permettrait de soulager un large éventail de problématiques, notamment le stress, l’anxiété, les phobies, les traumatismes et certaines douleurs chroniques.
Principe de fonctionnement
Selon ses praticiens, l’EFT repose sur l’hypothèse que les émotions négatives seraient liées à des perturbations dans le système énergétique du corps. En stimulant certains points situés sur les méridiens d’acupuncture tout en se concentrant sur l’émotion ou le problème à traiter, il serait possible de rétablir l’équilibre énergétique et de libérer des blocages émotionnels. Cette approche s’inspire de la médecine traditionnelle chinoise et emprunterait certaines stratégies des thérapies cognitivo-comportementales, bien que ces liens ne soient pas scientifiquement établis. L’application de l’EFT suit généralement une structure en plusieurs étapes, permettant d’identifier et de traiter progressivement une émotion ou un problème ciblé.
Les étapes du processus EFT
Le déroulement d’une séance typique d’EFT suit généralement plusieurs étapes permettant d’identifier et de traiter progressivement une émotion ou un problème ciblé.
1. Identification du problème
La première étape consiste à déterminer précisément l’émotion ou la situation à traiter, qu’il s’agisse d’une peur, d’un souvenir traumatisant, d’un stress ou d’une douleur physique. L’objectif est d’exprimer le problème de manière claire et spécifique afin d’optimiser les résultats du tapping.
2. Évaluation de l’intensité
Une fois le problème identifié, la personne évalue son intensité sur une échelle de 0 à 10. Cette mesure permet de suivre l’évolution de l’émotion après chaque cycle de tapping.
3. Phrase de préparation
Avant de commencer le tapping, une phrase de préparation est répétée afin de reconnaître le problème tout en exprimant une acceptation de soi.
"Même si je ressens cette peur, je m’accepte profondément et complètement."
Cette affirmation est répétée trois fois, en stimulant le point karaté, situé sur le côté de la main.
4. Séquence de tapping
Une fois la phrase de préparation répétée, la personne effectue une série de tapotements doux (tapping) sur neuf points spécifiques du corps, dans un ordre précis :
• Le sommet de la tête (point d’acupression situé au centre du crâne)
• Le début du sourcil (à l’endroit où le sourcil commence, près du nez)
• Le coin de l’œil (sur l’os situé à l’extrémité extérieure de l’œil)
• Sous l’œil (sur l’os situé sous l’œil, à environ un centimètre en dessous)
• Sous le nez (dans le creux entre le nez et la lèvre supérieure)
• Le menton (au centre de la zone entre la lèvre inférieure et le bas du menton)
• La clavicule (sous l’os de la clavicule, à environ 2 cm sous l’encoche sternale)
• Sous le bras (environ 10 cm sous l’aisselle, sur le côté du corps)
• Le point karaté (sur le côté externe de la main, au niveau du rebord de la paume, entre le poignet et la base du petit doigt)
Pendant cette stimulation, la personne continue à se concentrer sur le problème, en répétant des mots-clés liés à l’émotion ressentie. Par exemple, si elle travaille sur une phobie, elle peut répéter des expressions comme "cette peur", "ce sentiment d’insécurité", ou toute autre formulation qui décrit précisément son ressenti.
5. Réévaluation et répétition
Après une première séquence, la personne prend un moment pour évaluer à nouveau l’intensité de son émotion sur une échelle de 0 à 10.
Si l’intensité est encore élevée, elle peut répéter la séquence en modifiant légèrement les affirmations, en intégrant par exemple des reformulations progressives telles que :
"Même si cette peur est encore présente, je choisis de me sentir en sécurité."
"Je sens que cette émotion commence à s’apaiser."
Cette répétition peut être réalisée jusqu’à ce que l’intensité émotionnelle diminue de manière significative. Certains praticiens conseillent également d’ajouter des respirations profondes entre les cycles pour renforcer l’effet relaxant de la technique..
Si l’intensité est encore élevée, le processus est répété jusqu’à une diminution significative du ressenti négatif.
Les différentes approches de l’EFT
Au fil du temps, différentes approches de l’EFT ont émergé, permettant d’adapter la pratique aux besoins individuels. Voici les principales variantes utilisées par les praticiens.
EFT classique : L’EFT classique est la méthode originelle développée par Gary Craig, qui repose sur une séquence standardisée de stimulation des neuf points méridiens, combinée à des affirmations verbales destinées à accompagner l’émotion ciblée.
Cette méthode est la plus largement pratiquée et enseignée dans les formations EFT. Elle sert de base à toutes les variantes développées par la suite.
La technique du "choix" : Développée par Pat Carrington, cette approche introduit une modification progressive de l’affirmation verbale utilisée pendant la séance. Au lieu de se concentrer uniquement sur l’émotion négative ou le problème, cette variante propose d’y associer une reformulation plus positive.
L’objectif de cette approche est d’orienter progressivement la perception du problème vers une transformation positive, en mettant l’accent sur un choix conscient de changement. Cette méthode est particulièrement utilisée en développement personnel et dans les pratiques de coaching.
EFT intuitive : N’est pas une méthode formalisée, mais plutôt une adaptation libre de la technique par certains praticiens qui ne suivent pas une séquence rigide de stimulation des points. Au lieu de respecter l’ordre strict des neuf points classiques, les praticiens ajustent leur approche en fonction des ressentis du patient et de leur propre intuition.
EFT en groupe : L’EFT peut être pratiquée en séance individuelle ou en groupe, notamment lors d’ateliers ou de séminaires. L’EFT en groupe suit généralement la même structure que l’EFT classique, mais avec des ajustements pour s’adapter à une dynamique collective. Cette approche est souvent utilisée pour gérer le stress, l’anxiété collective ou les traumatismes partagés dans des contextes spécifiques (par exemple, après un événement stressant ou dans des environnements de thérapie de groupe).
La littérature scientifique
EFT et dépression
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27843054/
L’article "A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized and Nonrandomized Trials of Clinical Emotional Freedom Techniques (EFT) for the Treatment of Depression", publié par Jerrod A. Nelms et Liana Castel en 2016, examine l’efficacité des Emotional Freedom Techniques (EFT) dans le traitement de la dépression. Cette méta-analyse a regroupé 20 études, dont 12 essais cliniques randomisés et 8 études de suivi, publiées entre 2005 et 2015. Ces recherches ont évalué l’impact de l’EFT sur la réduction des symptômes dépressifs en la comparant à diverses interventions, notamment le traitement habituel, la respiration diaphragmatique, les entretiens de soutien et l’EMDR.
Les résultats suggèrent que l’EFT pourrait entraîner une réduction significative des symptômes dépressifs, avec des effets qui semblent se maintenir dans le temps. L’étude rapporte une amélioration notable chez les participants après un protocole EFT, indiquant une efficacité potentiellement comparable à celle de l’EMDR. Par ailleurs, l’EFT s’est montrée plus efficace que certaines approches comme la respiration diaphragmatique et les entretiens de soutien. Les bénéfices observés se sont maintenus à 90 jours après l’intervention, ce qui suggère un effet prolongé de la technique. De plus, l’intervention a démontré des effets positifs aussi bien en individuel qu’en groupe, ce qui souligne sa flexibilité d’application.
Cette méta-analyse met donc en avant l’EFT comme une approche prometteuse pour le traitement de la dépression, avec des effets potentiellement intéressants. Toutefois, en raison du manque d’études rigoureuses et comparatives, il est nécessaire d’adopter une approche prudente quant à son intégration comme traitement principal. Des recherches supplémentaires, mieux contrôlées et avec des comparaisons directes aux traitements de référence, sont essentielles pour confirmer ces résultats et établir clairement la place de l’EFT dans l’arsenal thérapeutique de la dépression.
https://www.mdpi.com/2077-0383/13/21/6481
L’article "The Effectiveness of Emotional Freedom Techniques for Depressive Symptoms: A Meta-Analysis", publié en 2024 par Ji-Woo Seok et Jaeuk U. Kim dans le Journal of Clinical Medicine, examine l’efficacité des Emotional Freedom Techniques (EFT) dans la prise en charge des symptômes dépressifs. Cette méta-analyse a intégré 18 essais contrôlés randomisés (ECR) afin d’évaluer l’impact de l’EFT sur la réduction de la dépression.
Les résultats suggèrent que l’EFT est associée à une amélioration significative des symptômes dépressifs, avec un effet plus marqué dans les interventions de groupe et chez les patients présentant une dépression modérée. Les interventions courtes et bien structurées semblent également donner de meilleurs résultats.
Cette méta-analyse met donc en avant l’EFT comme une approche potentiellement bénéfique pour la prise en charge des symptômes dépressifs, en particulier dans un cadre de groupe et chez les personnes souffrant de dépression modérée. Cependant, des recherches supplémentaires, avec des méthodologies plus rigoureuses et des comparaisons directes avec des traitements validés, restent nécessaires pour établir précisément la place des EFT parmi les options thérapeutiques recommandées.
EFT et anxiété
https://www.researchgate.net/publication/295250181_Emotional_Freedom_Techniques_for_Anxiety
L’article "Emotional Freedom Techniques for Anxiety: A Systematic Review With Meta-analysis", publié par Morgan Clond en 2016 dans The Journal of Nervous and Mental Disease, examine l’efficacité des Emotional Freedom Techniques (EFT) dans le traitement de l’anxiété. Cette méta-analyse a regroupé 14 études, dont 7 essais cliniques randomisés et 7 études de suivi, afin d’évaluer les effets de l’EFT sur la réduction des symptômes anxieux.
Les résultats indiquent que l’EFT est associée à une réduction significative de l’anxiété, avec des améliorations qui se maintiennent après le traitement. Dans plusieurs études, les effets de l’EFT ont été comparés à des interventions telles que la thérapie cognitivo-comportementale, les groupes de soutien, et les interventions éducatives, montrant une efficacité parfois équivalente, voire supérieure. L’analyse des données suggère que l’EFT pourrait constituer une alternative viable aux traitements conventionnels, notamment pour les personnes qui recherchent une méthode complémentaire ou qui n’ont pas accès aux thérapies standards.
Toutefois, l’étude met en avant plusieurs limites méthodologiques. La qualité des essais cliniques inclus est hétérogène, avec certaines études présentant des échantillons réduits, des protocoles variés, et une absence de comparaisons systématiques avec les traitements validés comme la thérapie cognitivo- comportementale. De plus, la méta-analyse souligne que certains résultats pourraient être influencés par un biais de publication, les études avec des conclusions positives étant plus fréquemment publiées.
Cette méta-analyse présente l’EFT comme une approche prometteuse pour la gestion de l’anxiété, avec des résultats suggérant une efficacité comparable à certaines thérapies établies. Cependant, des recherches supplémentaires, avec des essais cliniques mieux contrôlés et des comparaisons plus rigoureuses avec les traitements de référence, sont nécessaires avant de pouvoir recommander l’EFT comme une alternative validée aux thérapies conventionnelles de l’anxiété.
EFT et Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT)
https://www.frontiersin.org/journals/psychology/articles/10.3389/fpsyg.2023.1195286/full
L’article "Emotional Freedom Techniques for Treating Post Traumatic Stress Disorder: An Updated Systematic Review and Meta-Analysis", publié en 2023 par Peta Stapleton et al. dans Frontiers in Psychology, examine l’efficacité des Emotional Freedom Techniques (EFT) dans la prise en charge du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette méta-analyse actualise les recherches précédentes en intégrant des études récentes afin d’évaluer leur impact sur la réduction des symptômes du TSPT.
Les résultats montrent que l’EFT est associée à une réduction significative des symptômes, avec des améliorations qui semblent se maintenir dans le temps. L’étude suggère que cette approche pourrait constituer une alternative ou un complément aux traitements conventionnels. Plusieurs études comparatives ont été analysées, et bien que l’efficacité de l’EFT soit mise en évidence, la qualité des preuves varie selon les méthodologies employées.
Toutefois, cette méta-analyse met en avant plusieurs limites méthodologiques. Bien que certains essais cliniques randomisés aient été inclus, la taille des échantillons et la rigueur des protocoles diffèrent d’une étude à l’autre, ce qui peut limiter la portée des conclusions. De plus, si l’EFT semble prometteuse, elle n’a pas encore été systématiquement comparée à des traitements de référence comme la thérapie cognitivo-comportementale, rendant difficile une évaluation précise de son efficacité relative. Enfin, un biais de publication est possible, certaines études négatives étant potentiellement sous-représentées dans la littérature scientifique.
Cette méta-analyse met en avant l’EFT comme une approche prometteuse pour la prise en charge du TSPT, tout en insistant sur la nécessité d’études plus rigoureuses et comparatives afin de préciser son efficacité et sa place parmi les traitements validés
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1550830716301604?via%3Dihub
L’article "The Effectiveness of Emotional Freedom Techniques in the Treatment of Posttraumatic Stress Disorder: A Meta-Analysis", publié en 2017 par Brenda Sebastian et Jerrod Nelms dans Explore,examine l’efficacité des Emotional Freedom Techniques (EFT) dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette méta-analyse a inclus sept essais cliniques randomisés (ECR) qui comparaient les EFT à des soins usuels, une liste d’attente ou d’autres interventions validées.
Les résultats indiquent que les EFT entraînent une réduction significative des symptômes du TSPT, avec une taille d’effet importante. Lorsque les EFT ont été comparées aux soins habituels ou à des groupes en liste d’attente, elles ont montré des améliorations nettes des symptômes. En revanche, lorsqu’elles ont été comparées à des traitements validés comme l’EMDR ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), aucune différence significative n’a été observée, ce qui suggère une efficacité comparable entre ces approches.
Un autre point notable est l'absence d’effets secondaires signalés, ce qui renforce l’intérêt des EFT comme option thérapeutique. L’étude précise également que 4 à 10 séances suffisent généralement pour obtenir des résultats cliniquement significatifs. Les EFT ont été testées sur diverses populations, notamment des vétérans de guerre et des civils souffrant de TSPT.
Cependant, plusieurs limites méthodologiques sont à considérer. L’hétérogénéité des études incluses, notamment en termes de méthodologie et d’outils de mesure, limite la généralisation des résultats. De plus, la majorité des études ont comparé les EFT à un groupe témoin passif, et seules deux études ont réalisé des comparaisons directes avec des traitements de référence comme la TCC ou l’EMDR. L’étude souligne ainsi la nécessité d’essais cliniques supplémentaires avec des méthodologies plus rigoureuses, afin d’affiner l’évaluation de l’efficacité des EFT.
En conclusion, cette méta-analyse suggère que les EFT pourraient être une approche prometteuse pour la prise en charge du TSPT, avec des résultats similaires à ceux d’autres traitements validés. Toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires pour établir leur efficacité à long terme et leur place parmi les options thérapeutiques validées.
EFT et Effets sur la Santé Globale
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6381429/
L’article "Clinical EFT (Emotional Freedom Techniques) Improves Multiple Physiological Markers of Health", publié en 2019 par Donna Bach et al. dans le Journal of Evidence-Based Integrative Medicine, explore l’impact des Emotional Freedom Techniques (EFT) sur divers marqueurs physiologiques et symptômes psychologiques. L’étude a analysé 203 participants, dont 31 ont été soumis à des tests physiologiques approfondis au cours d’un atelier de quatre jours.
Les résultats indiquent que l’EFT est associée à une réduction significative des symptômes psychologiques, notamment une baisse de 40 % de l’anxiété, 35 % de la dépression, 32 % des symptômes de TSPT, et 57 % de la douleur. Une diminution de 74 % des envies compulsives a également été observée. Par ailleurs, l’étude a relevé des améliorations physiologiques, telles qu’une augmentation de 113 % des niveaux d’immunoglobuline A (SigA), un indicateur clé de la fonction immunitaire, ainsi qu’une réduction de 37 % des niveaux de cortisol, reflétant une baisse du stress. Des bénéfices cardiovasculaires ont également été enregistrés, avec une diminution de la pression artérielle systolique (-6 %) et diastolique (-8 %), ainsi qu’une baisse de 8 % de la fréquence cardiaque au repos.
Toutefois, l’étude met en avant plusieurs limites méthodologiques. L’absence de groupe de contrôle ne permet pas d’établir un lien de causalité direct entre les améliorations observées et l’EFT. De plus, la diversité des conditions expérimentales (lieux et modalités des ateliers) pourrait avoir influencé les résultats. Pour mieux comprendre l’impact réel de l’EFT, des études contrôlées randomisées sont nécessaires.
Cette étude suggère donc que l’EFT pourrait être une approche prometteuse pour la gestion du bien-être psychologique et certains marqueurs de santé physique. Cependant, des recherches supplémentaires, incluant des essais cliniques plus rigoureux et des comparaisons avec des traitements validés, sont indispensables pour confirmer ces résultats et établir la place de l’EFT parmi les interventions reconnues.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30273275/
L’article "Is Tapping on Acupuncture Points an Active Ingredient in Emotional Freedom Techniques? A Systematic Review and Meta-Analysis of Comparative Studies", publié en 2018 par Dawson Church et al. dans le Journal of Nervous and Mental Disease, examine si la stimulation des points d'acupuncture constitue un élément actif des Emotional Freedom Techniques (EFT). Cette revue systématique et méta-analyse a inclus six études, portant sur un total de 403 participants adultes présentant des symptômes psychologiques ou physiques diagnostiqués ou auto-identifiés. L’objectif principal était de comparer les effets des EFT avec et sans stimulation des points d’acupuncture afin de déterminer l’impact spécifique de ce composant.
Les résultats ont montré que l’intervention EFT incluant la stimulation des points d'acupuncture entraînait une réduction significative des symptômes, en comparaison avec les interventions de contrôle qui ne l’incluaient pas. L’analyse pré- et post-traitement a révélé des améliorations notables chez les participants ayant reçu l’intervention complète. De plus, les groupes utilisant la stimulation des points d’acupuncture ont montré des résultats modérément supérieurs à ceux des groupes de contrôle, suggérant que ce composant apporte des bénéfices supplémentaires au-delà des effets placebo ou des facteurs psychothérapeutiques généraux.
Cependant, l’étude souligne plusieurs limites méthodologiques. L’hétérogénéité des études incluses, en termes de conception et de mesures des résultats, pourrait affecter la généralisation des conclusions. De plus, bien que les résultats soient prometteurs, la prudence est de mise quant à l’interprétation des tailles d’effet, en raison du nombre limité d’études et des variations potentielles dans leur qualité. Les auteurs recommandent la réalisation d’études supplémentaires avec des méthodologies plus rigoureuses, afin de confirmer ces résultats et de mieux établir le rôle spécifique de la stimulation des points d’acupuncture dans les EFT.
En conclusion, cette méta-analyse suggère que la stimulation des points d’acupuncture est un élément actif des EFT, contribuant de manière significative à la réduction des symptômes dans divers contextes psychologiques et physiques. Toutefois, des recherches supplémentaires, impliquant des essais cliniques plus rigoureux, sont nécessaires pour valider ces résultats et déterminer avec précision l’applicabilité clinique des EFT.
EFT et Addictions
https://journaljsrr.com/index.php/JSRR/article/view/1443
L’étude "The Effect of EFT (Emotional Freedom Techniques) on Psychological Symptoms in Addiction Treatment: A Pilot Study", publiée en 2013 par Church et Brooks, explore l’impact des Techniques de Libération Émotionnelle (EFT) sur les symptômes psychologiques de patients en traitement pour des addictions. Cette étude pilote a été menée auprès de 39 adultes ayant participé à un atelier EFT intensif sur un week-end. L’objectif était d’évaluer si cette approche pouvait atténuer la détresse psychologique associée aux troubles addictifs et si les effets observés se maintenaient après l’intervention.
Les résultats suggèrent une amélioration significative du bien-être psychologique des participants. Une diminution de 38 % des symptômes globaux a été observée, notamment dans les domaines de l’anxiété et des symptômes obsessionnels-compulsifs. Ces améliorations semblaient se maintenir 90 jours après l’intervention, ce qui pourrait indiquer un effet prolongé de l’EFT sur la régulation émotionnelle des patients en cours de traitement pour addiction.
Cependant, l’étude présente plusieurs limites méthodologiques qui invitent à la prudence quant à l’interprétation des résultats. L’absence de groupe de contrôle ne permet pas d’isoler avec certitude l’effet spécifique de l’EFT par rapport à d’autres facteurs, tels que le contexte du programme de soins ou l’effet placebo. De plus, l’échantillon reste limité et seul un sous-groupe de 28 participants a complété l’évaluation à trois mois, réduisant la robustesse statistique des conclusions. L’étude ne propose pas non plus de comparaison avec des thérapies validées dans le traitement des addictions, telles que la thérapie cognitivo-comportementale.
Bien que ces résultats soient encourageants et suggèrent que l’EFT pourrait être une approche complémentaire intéressante, il est essentiel de rester prudent quant à son intégration dans le cadre des traitements pour addictions. Les auteurs eux-mêmes soulignent la nécessité de réplications avec des essais contrôlés randomisés et des comparaisons directes avec les interventions conventionnelles.
https://www.noveltyjournals.com/upload/paper/Effect%20of%20Emotional%20Freedom-2310.pdf
L’étude "Effect of Emotional Freedom Techniques on Psychological Symptoms and Cravings among Patients with Substance Related Disorders", publiée en 2020 par Balha, Abo-Baker et Mahmoud, examine l’impact des Techniques de Libération Émotionnelle (EFT) sur les symptômes psychologiques et les cravings chez des patients souffrant de troubles liés à l’usage de substances. L’étude a été menée auprès de 90 patients hospitalisés à l’hôpital psychiatrique Elmaamoura en Égypte. L’objectif était d’évaluer si l’EFT pouvait réduire les symptômes de détresse psychologique associés aux addictions et atténuer les envies compulsives de substances.
Les participants ont été divisés en deux groupes : un groupe expérimental, qui a suivi un programme psychoéducatif intégrant l’EFT, et un groupe témoin, qui n’a pas reçu cette intervention.
Les résultats montrent une réduction significative des envies de consommer des substances chez les participants du groupe expérimental après l’intervention. Par ailleurs, une amélioration notable des symptômes psychologiques a été observée, notamment en ce qui concerne l’anxiété, la dépression, l’hostilité et les symptômes obsessionnels-compulsifs.
Cependant, cette étude présente certaines limites méthodologiques qui doivent être prises en compte avant d’interpréter ces résultats. L’absence de randomisation empêche d’exclure l’influence d’autres facteurs pouvant expliquer les améliorations observées. De plus, aucune comparaison directe avec des approches validées pour le traitement des addictions, telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou l’EMDR, n’a été réalisée. Enfin, le suivi des participants reste limité dans le temps, ce qui ne permet pas d’évaluer l’efficacité à long terme de l’EFT sur la gestion des cravings et la prévention des rechutes.
EFT et Attachement
À ce jour, il n’existe pas d’études scientifiques publiées qui établissent un lien direct entre les Techniques de Libération Émotionnelle (EFT) et le traitement des troubles de l’attachement. Une recherche approfondie menée dans différentes bases de données académiques — telles que PubMed, Google Scholar, ScienceDirect, MDPI ou encore ResearchGate — n’a permis d’identifier aucune publication évaluant spécifiquement l’efficacité de cette technique dans la prise en charge des problématiques d’attachement, que ce soit chez l’adulte ou chez l’enfant.
Malgré une popularité croissante dans certains milieux thérapeutiques, en particulier dans le champ de la régulation émotionnelle et du traitement des traumatismes, l’EFT n’a pas encore fait l’objet d’investigations formelles dans le contexte des dynamiques d’attachement. À ce jour, aucune revue systématique ni méta-analyse n’a abordé cette thématique.
Il est important de ne pas confondre cette approche avec la Thérapie centrée sur les émotions (Emotionally Focused Therapy, également abrégée EFT), qui repose explicitement sur la théorie de l’attachement et s’applique notamment au traitement des blessures relationnelles et de l’insécurité affective. Contrairement à la Technique de Libération Émotionnelle, cette thérapie est d’orientation humaniste, se déroule dans un cadre relationnel, et a fait l’objet de plusieurs études validant son efficacité, en particulier en thérapie de couple.
En l’état actuel des connaissances, il semble donc nécessaire de faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’attribuer à la Technique de Libération Émotionnelle un quelconque effet sur les troubles de l’attachement. Si aucune étude clinique n’a encore permis de mesurer ou de confirmer ces effets sous l’angle de l’attachement, certains praticiens – notamment dans les milieux cliniques formés à l’EFT – avancent néanmoins l’hypothèse d’effets bénéfiques indirects, en lien avec la réduction de l’anxiété, la résolution de traumatismes précoces ou l’apaisement émotionnel. Ces observations restent toutefois non validées scientifiquement à ce jour.
Cette absence de données empiriques souligne un champ de recherche encore inexploré, qui pourrait faire l’objet de futurs travaux visant à déterminer si, et dans quelles conditions, cette technique pourrait contribuer à l’amélioration des dimensions émotionnelles et relationnelles associées aux styles d’attachement insécures.
Conclusions
L’ensemble des études analysées dans cette section suggère que les Techniques de Libération Émotionnelle (EFT) pourraient constituer une approche prometteuse dans la prise en charge de diverses problématiques psychologiques, telles que l’anxiété, la dépression, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou encore certains aspects liés aux addictions. Plusieurs méta-analyses récentes rapportent des effets significatifs, en particulier sur la réduction des symptômes anxieux et dépressifs. Certains résultats suggèrent une efficacité de l’EFT parfois proche de celle observée dans des approches plus établies, comme la thérapie cognitivo-comportementale. Toutefois, les données comparatives restent limitées et doivent être interprétées avec prudence.
Certaines études mettent également en évidence des effets physiologiques positifs (réduction du cortisol, amélioration de la variabilité de la fréquence cardiaque, diminution de la douleur), et des améliorations durables à moyen terme sur le bien-être émotionnel. Toutefois, ces résultats sont à considérer avec prudence.
En effet, malgré une littérature croissante, de nombreuses limites méthodologiques persistent : absence de groupes témoins dans certaines études, tailles d’échantillons faibles, hétérogénéité des protocoles, et manque de comparaisons systématiques avec des traitements validés. À ce jour, aucune instance de santé publique ni société savante ne reconnaît formellement l’EFT comme un traitement fondé sur des preuves.
Par ailleurs, malgré l’intérêt théorique que pourrait représenter l’EFT dans les problématiques liées à l’attachement, aucune recherche empirique n’a à ce jour évalué cette application spécifique. Certains praticiens – notamment dans les milieux cliniques formés à l’EFT – avancent néanmoins l’hypothèse d’effets bénéfiques indirects, en lien avec la réduction de l’anxiété, la résolution de traumatismes précoces ou l’apaisement émotionnel. Ces observations restent toutefois non validées scientifiquement à ce jour.
En conclusion, si l’EFT apparaît comme une technique intéressante, accessible et bien tolérée, notamment dans une approche complémentaire, elle nécessite encore davantage de recherches rigoureuses pour être pleinement intégrée dans les pratiques thérapeutiques fondées sur les preuves. Son utilisation doit donc rester prudente et contextualisée, en complément d’un accompagnement professionnel structuré.
Matrix Reimprinting (Réimpression de la Matrice)
Le Matrix Reimprinting est une technique issue de la psychologie énergétique, développée au début des années 2000 par Karl Dawson, praticien certifié en EFT (Emotional Freedom Techniques). Présentée comme une évolution de l’EFT, cette méthode vise à modifier l’impact émotionnel des souvenirs traumatiques en accédant aux représentations internes liées à ces événements, et en les “réimprimant” dans la mémoire corporelle et émotionnelle du sujet.
Dans certains contextes francophones, on rencontre les termes réancrage matriciel, réencodage de la matrice ou réimpression cellulaire pour désigner des approches proches, mais il est important de ne pas les confondre avec le Matrix Reimprinting développé par Karl Dawson. Le Matrix Reimprinting, tel qu’il est présenté ici, repose sur un protocole structuré issu de l’EFT et enseigné dans le cadre de formations certifiantes. Il s’appuie sur un modèle thérapeutique spécifique et a fait l’objet de quelques publications scientifiques exploratoires. Les autres expressions renvoient souvent à des approches plus éclectiques ou symboliques, sans fondement empirique établi ni cadre méthodologique commun. Ce texte porte exclusivement sur la technique de Matrix Reimprinting telle que définie par son fondateur.
Cette approche propose un protocole structuré mêlant stimulation de points d’acupression (comme dans l’EFT) et visualisation guidée. Le patient est invité à entrer en contact avec l’image de son “soi du passé” au moment de l’événement difficile, pour lui apporter compréhension, sécurité et ressources, permettant ainsi une transformation de l’expérience vécue.
Fondements théoriques et fonctionnement de la technique
Le Matrix Reimprinting repose sur l’idée que certains événements marquants de la vie – en particulier les expériences précoces associées à des émotions intenses ou à un traumatisme – laissent une empreinte durable dans le corps et dans le champ énergétique de la personne. Ces expériences seraient stockées sous forme d’hologrammes de conscience énergétique, appelés ECHOs (Energy Consciousness Holograms), représentant une version figée du soi au moment de l’événement.
Ces ECHOs continueraient d’agir de manière inconsciente dans le présent, en réactivant des schémas émotionnels ou comportementaux automatiques, souvent associés à des mécanismes de défense, à des réactions anxieuses ou à des croyances limitantes. Selon cette approche, ces mémoires non intégrées constitueraient une forme de “programme inconscient” qui influence la perception de soi, des autres et du monde.
La technique combine deux éléments principaux :
- La stimulation de points d’acupression (similaire à celle utilisée en EFT), pour réduire la charge émotionnelle associée à l’événement ;
- Un travail de visualisation guidée, dans lequel le patient est invité à entrer en interaction avec son “soi du passé” (l’ECHO) au moment de l’événement difficile. Le but est d’apporter à cet ECHO des ressources (protection, compréhension, soutien, réconfort, etc.), et de lui permettre de vivre une expérience alternative, moins douloureuse.
Cette nouvelle scène, une fois stabilisée, est ensuite “réimprimée” dans la mémoire du patient, d’où le nom de la méthode. L’objectif est de modifier l’impact émotionnel de l’événement initial, sans en effacer le souvenir, mais en transformant l’expérience associée à celui-ci. Dans cette perspective, le travail thérapeutique ne repose pas seulement sur le récit verbal ou cognitif, mais sur une reprogrammation plus profonde, passant par l’imaginaire, le corps et l’émotion.
Les étapes du processus Matrix Reimprinting
Une séance de Matrix Reimprinting se déroule en plusieurs étapes successives, visant à activer puis transformer une mémoire émotionnelle perturbatrice. Le praticien accompagne la personne à travers un processus structuré qui mêle introspection, stimulation de points d’acupression et travail d’imagerie mentale.
Voici les principales étapes du protocole :
1. Identification du problème actuel.
La séance commence par l’exploration d’une difficulté émotionnelle, comportementale ou relationnelle vécue dans le présent. Cette problématique est souvent associée à une croyance limitante ou à une sensation persistante (culpabilité, peur, rejet…).
2. Recherche de l’événement racine.
À partir de cette problématique, le praticien guide la personne pour remonter à un souvenir d’origine, souvent une situation vécue dans l’enfance ou dans un contexte de vulnérabilité, où cette sensation ou croyance a pu s’installer.
3. Activation de l’ECHO.
Une fois le souvenir identifié, la personne entre en contact avec l’image de son “soi du passé” tel qu’il était au moment de l’événement. Cet ECHO est considéré comme porteur de l’émotion figée et du sens attribué à la scène.
4. Apaisement émotionnel (tapping).
Le praticien utilise le tapping sur des points précis d’acupression pour diminuer l’intensité émotionnelle associée au souvenir. Cela permet de sécuriser l’espace intérieur et de poursuivre le travail en douceur.
5. Dialogue et apport de ressources.
Dans un cadre guidé, la personne interagit avec son ECHO. Elle peut lui offrir réconfort, soutien, informations ou protections symboliques qui n’étaient pas disponibles au moment de l’événement. Cette étape vise à répondre aux besoins non satisfaits du passé.
6. Transformation de la scène.
Une nouvelle version de la scène est co-construite : elle devient moins menaçante, plus soutenante, plus juste pour la personne. Cette transformation ne consiste pas à nier la réalité vécue, mais à réinscrire l’expérience dans une perspective plus intégrée et réparatrice.
7. Réimpression dans la mémoire énergétique et corporelle.
La nouvelle scène est “réimprimée” dans le champ de conscience de la personne. Ce processus d’intégration vise à créer de nouvelles connexions émotionnelles et cognitives, plus adaptées à la vie actuelle.
Applications cliniques
Le Matrix Reimprinting est principalement utilisé dans l’accompagnement de personnes confrontées à des expériences émotionnelles non résolues, souvent liées à des événements marquants du passé. En travaillant directement avec les souvenirs inscrits dans la mémoire corporelle et émotionnelle, cette approche vise à libérer la charge affective associée et à transformer les représentations internes qui en découlent.
Dans la pratique, cette technique est proposée pour accompagner :
- Certains troubles anxieux, des états de stress ou des phobies, lorsqu’ils semblent liés à des événements émotionnels spécifiques.
- Des traumatismes psychiques, notamment en lien avec des expériences d’abus, de rejet ou de perte.
- Des difficultés relationnelles chroniques, parfois associées à des schémas d’attachement insécure.
- De manière plus exploratoire, des comportements addictifs, dans une optique complémentaire visant à accéder aux blessures émotionnelles sous-jacentes, sans se substituer aux approches validées dans ce domaine.
Il convient de souligner que l’usage du Matrix Reimprinting dans ces contextes repose principalement sur des retours cliniques et des études de cas. La littérature scientifique à ce jour reste limitée, et son efficacité n’a pas encore été confirmée par des essais contrôlés de grande envergure. Ainsi, cette technique peut être intégrée, avec discernement, dans une approche thérapeutique globale, en soutien à un travail psychothérapeutique plus structuré.
La littérature scientifique
Boath, E., Stewart, A. & Rolling, C. (2014)
The impact of EFT and Matrix Reimprinting on the civilian survivors of war in Bosnia: A pilot study Current Research in Psychology
Cet article présente une étude pilote explorant l’impact du Matrix Reimprinting (MR), associé à l’EFT, sur les symptômes de stress post-traumatique chez des civils ayant survécu à la guerre de Bosnie. Dix-huit participants ont bénéficié de quatre séances individuelles de MR sur une période de deux semaines, dans deux centres thérapeutiques de Sarajevo et Hadzici. L’évaluation des effets s’est faite à l’aide d’une version modifiée du PTSD Checklist-Civilian (PCL-C), administrée avant, immédiatement après et quatre semaines après l’intervention.
Les résultats quantitatifs montrent une diminution significative des scores de stress post-traumatique entre le début de l’intervention avec une stabilité des effets à quatre semaines. Ces changements sont à la fois statistiquement et cliniquement significatifs. L’analyse qualitative a mis en évidence des retours positifs de la part des participants, centrés sur quatre thématiques : amélioration physique et psychologique, sentiment de progression personnelle, qualité de la relation thérapeutique, et désir de recommander la méthode.
L’étude souligne l’acceptabilité et le potentiel thérapeutique du MR dans le traitement des traumatismes liés à la guerre. Toutefois, plusieurs limites sont mentionnées : absence de groupe contrôle, petit échantillon, biais possible lié à la sélection des participants et à l’implication des thérapeutes dans la collecte des données. Il est également difficile d’isoler l’effet spécifique du MR, puisque tous les participants avaient reçu une formation introductive à l’EFT et étaient encouragés à l’utiliser entre les séances.
Malgré ces limites, cette étude constitue une première tentative documentée d’utilisation du Matrix Reimprinting dans un contexte de traumatisme de guerre. Elle ouvre la voie à des recherches plus approfondies et méthodologiquement rigoureuses.
Stewart, A., Boath, E., Carryer, A., Walton, I., Hill, L., Phillips, D. & Dawson, K. (2013)
Can Matrix Reimprinting Be Effective in the Treatment of Emotional Conditions in a Public Health Setting?
Energy Psychology: Theory, Research, and Treatment
Cette étude pilote a été conduite au Royaume-Uni dans un service du NHS (National Health Service) du district de Sandwell, dans l’objectif d’évaluer la faisabilité et l’efficacité du Matrix Reimprinting (MR) dans le traitement de troubles émotionnels. Pendant une période de 15 mois, 24 patients adultes ont été traités par des praticiens certifiés, avec des protocoles de Matrix Reimprinting intégrés dans un service public de soins primaires.
Les participants ont été évalués à l’aide de plusieurs échelles psychométriques validées avant et après l’intervention : la Warwick-Edinburgh Mental Wellbeing Scale (WEMWBS), la Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), la Rosenberg Self-Esteem Scale, et le CORE-10. L’analyse des résultats montre des améliorations statistiquement significatives sur l’ensemble de ces indicateurs, notamment une diminution de l’anxiété, une amélioration du bien-être émotionnel et une hausse de l’estime de soi.
L’étude souligne également que le MR a été bien accepté par les participants, avec un bon taux de rétention et des retours positifs lors des questionnaires de satisfaction. Les auteurs insistent sur la rentabilité potentielle de l’intervention dans un système de santé public, étant donné l’économie en ressources cliniques (moins de séances, auto-application possible de l’EFT entre les séances de MR).
Cependant, les auteurs reconnaissent plusieurs limites importantes : l’absence de groupe contrôle, l’hétérogénéité des diagnostics des patients, et le fait que les praticiens impliqués étaient eux-mêmes formateurs ou promoteurs de la méthode. Par ailleurs, bien que l’étude utilise des instruments d’évaluation fiables, elle ne permet pas d’établir un lien de causalité ferme entre l’intervention et les améliorations observées.
En résumé, cette étude suggère que le Matrix Reimprinting pourrait représenter une intervention prometteuse, bien acceptée et potentiellement bénéfique dans le traitement de troubles émotionnels dans un cadre public. Néanmoins, des études contrôlées plus rigoureuses sont nécessaires pour en confirmer l’efficacité.
Conclusions
Le Matrix Reimprinting est une approche issue de la psychologie énergétique, présentée comme une évolution de l’EFT, qui vise à transformer l’impact émotionnel de souvenirs douloureux à travers un travail symbolique avec le “soi du passé”. Bien que cette méthode ait gagné en popularité dans certains milieux thérapeutiques, les recherches scientifiques disponibles à ce jour restent très limitées.
Seules deux études empiriques publiées ont évalué le Matrix Reimprinting dans des contextes cliniques ou humanitaires. L’une a été menée au sein du NHS britannique auprès de patients souffrant de troubles émotionnels ; l’autre auprès de survivants civils de la guerre de Bosnie. Ces deux études suggèrent des effets positifs, tant sur le plan symptomatique que dans l’acceptabilité de la méthode par les participants. Toutefois, elles présentent des limites méthodologiques importantes : absence de groupe contrôle, échantillons restreints, hétérogénéité des profils, et impossibilité d’isoler clairement les effets du Matrix Reimprinting par rapport à ceux de l’EFT.
En l’état actuel des connaissances, le Matrix Reimprinting peut être envisagé comme une approche complémentaire dans la prise en charge de certaines problématiques émotionnelles, en particulier lorsqu’un travail sur les souvenirs précoces et les blessures affectives est pertinent. Néanmoins, son utilisation ne peut être recommandée comme traitement principal ou validé, en l’absence d’études randomisées contrôlées, comparatives et indépendantes. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour déterminer avec rigueur sa place dans les pratiques cliniques fondées sur la preuve.
Section en cours d'élaboration
Les Techniques de libération du mental
Les techniques de libération du mental regroupent un ensemble d’exercices visant à apaiser l’activité mentale, à réduire l’agitation intérieure et à favoriser un état de calme émotionnel. Elles proposent d’interrompre temporairement les processus de pensée automatiques, souvent suractivés dans les troubles émotionnels et addictifs, pour permettre un recentrage sur l'expérience présente.
Il n’existe pas de créateur unique ni d’école formelle associée à ces techniques, qui se sont développées à partir d'observations cliniques et d’expériences pratiques visant à mobiliser les ressources corporelles et attentionnelles pour restaurer un état de présence calme.
Inspirées de différentes traditions thérapeutiques, telles que la pleine conscience, la respiration consciente ou la relaxation corporelle, elles s’inscrivent dans une approche globale de soutien à la régulation émotionnelle.
Les exercices proposés mobilisent des principes simples d’ancrage corporel et d’attention sensorielle.
L’observation libre de la respiration, sans tentative de contrôle, constitue un premier axe, favorisant un relâchement spontané du corps et de l'esprit.
Le maintien d’une immobilité corporelle stable, combinée à une respiration naturelle, est également utilisé pour réduire l'agitation physique et mentale.
D'autres pratiques consistent à élargir volontairement le champ visuel, afin d'interrompre les processus de focalisation cognitive excessive, ou à utiliser la répétition silencieuse de mots porteurs d’intentions émotionnelles positives, s’appuyant sur des mécanismes proches des affirmations positives.
Enfin, l’orientation de l’attention vers des sensations corporelles simples est proposée pour favoriser la suspension temporaire de l’activité mentale automatique.
Toutes ces approches visent un objectif commun : reconnecter l'individu à une expérience corporelle immédiate, réduire l’influence des ruminations mentales et soutenir les processus naturels d’autorégulation émotionnelle.
